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30 juin 2008 1 30 /06 /juin /2008 00:39

Pamphlet
Le déshonneur des poètes,
de Péret


Passage : « les ennemis de la poésie ont eu de tout temps l’obsession »… « pour devenir des agents de publicité »

 


Le début du XXème siècle oppose 2 conceptions de la poésie. En 1925, Benjamin Péret cosigne un texte qui répond aux accusations de Paul Claudel, alors qu’en 1945, il défend la valeur littéraire de la poésie, qui est contraire à sa valeur utilitaire.

Pbq: En quoi s’agit-il d’un pamphlet ? Quelle est la dimension critique de ce texte ?

I. UNE REPONSE A L’OEUVRE DE ELUART

1) Des références à l’actualité

2) Fonction de la poésie

C’est l’occasion d’une critique violente.

II. UN TEXTE POLEMIQUE

1) Les cibles          

2) Les moyens


Conclusion : texte ancrée ds le débat du temps . Réflexion sur la valeur et l’usage de la poésie. La réponse de P s’appuie sur une critique profonde de l’utilisation utilitaire de la poésie. L’Honneur des poètes ça n’est pas la poésie. La Poésie doit être un travail sur la langue mais pas un travail soumis.


OUVERTURE : Victor Hugo

Ou surréalisme=révolution sur la forme de la poésie, seules les images comptent.

 
     I. UNE REPONSE A L’OEUVRE DE ELUART


              1) Des références à l’actualité

• Ancrage spatio-temporel (récemment l.10, maintenant l.2, lieu=Rio de Janeiro, Paris) avec précision plus nette (pdt l’occupation nazie)

• Actualité : couleur symboliques (rouge=nazisme, brune=communismes dc fascisme)

• Référence ds le lexique : nationalisme, dogme nationaliste

• Ref, idées poésie défendues , idéologie

• Engagement littéraire marqué par « poèmes, poètes » + brochure, petite brochure




              2) Fonction de la poésie

• T débute par « ennemis » donc par la thèse défendue (poésie utile), autre conception portée par « utile »

• Image de la pioche (violent)

• Adj entre « » pour rapporter les termes adverses qui s’appliquent à leur poésie + mise à distance

• La poésie ne serait plus un art, mais un outil de « publicité », mise au service d’une argumentation idéologique (immédiates, aux bénéfices de). Lorsqu’elle n’est pas utile, elle est du luxe, servir la société (come Hugo)

• Niveau « pharmaceutique » (qui guérirait d’un mal, fins curratives), charlatans (mensonge)

• P ne défend pas sa thèse, elle est implicite (dernière ligne)




     II. UN TEXTE POLEMIQUE


              1) Les cibles          

• Un gpe, ceux présentés ds les 1ère lignes (les ennemis, mise à distance)

• Agents de publicités (ne travaille pr la propagande)

• Cibles dévalorisées par leurs erreurs (l. 13, ont cru devoir revenir)=poésie argumentative

• Alexandrins classiques (retour en arrière=pire réaction)

• Gens qui défendent ardemment un but ( dieu, nouvelle divinité, dogme, christ)

• Donc 2 erreurs : argumentation et idéologie

• Définitions mauvaises




              2) Les moyens

• Thèse sous-jacente car ne dit pas sa propre conception de la poésie

• Accumulation des erreurs ac énumérations(de lasoumettre, de l’écraser, de l’enchaîner)=gradation

• Rouge brin de sang séché, allitération en S =violence, évoque la G, combat

• Phrases longues, juxtaposition, parataxe, Texte fortement organisé

• De tout temps = actualisation

• Erreur des ennemis : faire des liens , démonter et l’erreur principale, le poète est ds sa tour d’argent (inaccessible)

       


 



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30 juin 2008 1 30 /06 /juin /2008 00:37

LETTRES, Voltaire & Rousseau


Avant Voltaire et Rousseau étaient amis puis peu après : hostilité qui durera plus de 20 ans.

Voltaire : grand philosophe de l’époque, vision idéaliste de l’avenir

Rousseau : contraire, passage de l’ âge d’or, âge de fer

Conflits extrêmement importants, avec quelques idées révolutionnaires qui seront reprises par la suite.

Ici début de lettre, communication différée. Echanges d’idées sur l’œuvre de Rousseau le Discours sur l’Inégalité

≠ de stratégie argumentatives

≠ de tempéraments, de style

Qui est le meilleur ? L’autre induit le lecteur en erreur.

Pbq= stratégie adoptée pour convaincre l’adversaire ?


I. DE LA LETTRE A LA POLEMIQUE

a) La communication différée

b) Un débat


II. DEUX PENSEURS OPPOSES

a) L’ ironie

b) Une réponse enflammée




Deux tonalités différentes ;

Voltaire utilise le sarcasme, le cynisme, le mordant

Rousseau se réfugie dans l’antiphrase, l’hypocrisie intelligente et brillante

Les deux personnages s’opposent tout en utilisant des procédés assez proches.

Un qui se moque, l’autre qui cherche à corriger ;

 

     I. DE LA LETTRE A LA POLEMIQUE



              a) La communication différée

.communication différée mais proche car rapide

.communication direct (Je, vous, Monsieur)

.dans les deux cas usages sociaux (Je vous en remercie)

.entrecoupé d’une étape (lecture du recueil ou de la lettre)

.chacun va même jusqu’à reprendre les répliques de l’autre

.débat mais Rousseau se soumet à Voltaire, relation Maître, Disciple


              b) Un débat

 

.mauvaise puisqu’elle est contraire à l’Humanité(c Lumières) bête « sauvages »

.de l’autre côté R (je n’aspire pas…bêtise), peindre vertus de la liberté

.R=défense, s’appuie sur la notion de liberté, déplace le débat (vertu, liberté ,chemin de la gloire), ce sont des détails, pas le réel sujet

.R met en valeur V, le destinataire(le valoriser, faire son éloge)

.donc le débat n’a pas la même ampleur avec , V est plus habile




     II. DEUX PENSEURS OPPOSES



              a) L’ ironie

.politesse un peu convenue

.certaine malveillance (surtout à la fin), il prend envie de marcher à quatre pattes quand on lit votre ouvrage, animalisation, rend les lecteurs idiots

. vous ne les corrigerez pas=échec, je sens malheureusement, réduire thèse de R, inefficacité de l’œuvre

.la guerre est portée chez ces pays là

.attaque finale, force du propos :auprès de votre patrie, où vous devriez être=Suisse)




              b) Une réponse enflammée

.réponse qui n’est pas plus aimable

.même si il reconnaît la supériorité de son adversaire

.mais certaine sorte de persiflage (à votre égard) (si …si)

.il a compris l’ironie de V et y répond. Exemple : superlatif minorant « personne n’y réussirait moins que vous » surtout que V a une canne

.la lettre que V lui adresse n’est pas digne de lui

.V a lu le contenu du livre de R, et a identifié la thèse de R, il lui reproche                        
.lettre, usages traditionnels lieux, dates
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30 juin 2008 1 30 /06 /juin /2008 00:34

Traité sur la tolérance,

de Voltaire 

Prière à Dieu

 

Intro:

 

Affaire Callas(Voir introduction à Candide, Voltaire)

Un père protestant est accusé d’avoir tué son fils qui voulait se convertir au catholicisme. Il est roué vif et sa famille est persécutée

Voltaire se fait leur avocat et mène une enquête pour parvenir à démontrer l’incohérence du procès.

Il en obtient la révision, puis la cassation du jugement et la réhabilitation de Callas (le père, à titre posthume) et de sa famille.

 

Le texte est extrait de « Traité sur la tolérance », l’un des textes majeurs de Voltaire et aboutissement d’une longue démarche. Voltaire y relate la réhabilitation d’un protestant accusé d’infanticide. Il élargit ensuite son propos à toutes les formes d’intolérance et dans le chapitre 23 termine sur une prière adressée à Dieu. Un texte adressé à Dieu est paradoxal venant de Voltaire qui réprouvait les rites religieux, il s’agit en fait d’un appel aux hommes pour une reconnaissance mutuelle et la tolérance.

 

 

Plan:

 

I-La prière & ses formes

1)La prière en 3 mouvements

2)Interpellation à Dieu

3)Demande

4)Ton

II-Prière adressée aux hommes

1)Fausse position

2)Comportement inacceptable de l’homme

3)Péroraison

III-Manifeste déiste

1)Homme

2)Un Dieu

 

Dévelopement du plan:

 

I-La prière & ses formes

 

1)La prière en 3 mouvements

-l’invocation ligne1-8

-la requête ligne 8-27

-la péroraison ligne 27 à fin

 

2)Interpellation à Dieu

Dieu est tutoyé et reconnut dans tout ces attribut. Il est le créateur de l’Homme, de l’univers mais aussi au dessus du temps (éternité) mais il est aussi le juge des Hommes (l.6). Il est bon (l.8)

Il a la puissance, la connaissance et l’éternité.

 

3)Demande

Elle est formulée à l’impératif avec la formule « fait que » puis anaphore du « que » (l.10, 17,…).

 

4)Ton

Supplication et solennité pour renforcer son allégeance faite à Dieu, Voltaire utilise des hyperboles et des antithèses. Emploi du tout (l.2) pour Dieu et l’homme est représenté comme un imbécile.

 

II-Prière adressée aux hommes

 

1)Fausse position

Voltaire mine de s’adresser à Dieu pour mieux mettre en lumière la remise en cause de l’homme. Il souligne l’absence de responsabilité divine dans le malheur des hommes

 

2)Comportement inacceptable de l’homme

Dénonciation de la capacité de l’homme à faire le mal. Sa capacité de destruction, de fanatisme. Il parle de la guerre. L’homme est soumis à l’erreur : fait de son absence de jugement la cause des calamités. Il dénonce le désir de richesse, de puissance qui débouche sur la tyrannie. C’est une critique politique et sociale, mais surtout morale  l’homme est imparfait.

 

3)Péroraison

Voltaire débute par un souhait « puisses tous les hommes se rappeler qu’ils sont frères ».

La demande d’aide se transforme en exhortation. Cette prière est en fait un profession de foi.

 

III-Manifeste déiste

 

1)Un homme

L’homme est responsable, libre devant Dieu et qui peut se réformer

Il faut renoncer à l’intolérance religieuse car les rites ne sont que des nuances.

Dénonciation des différences entre protestants et Catholiques qui provoquent les persécutions.

2)Un Dieu

Le Dieu créateur, principe premier est loin de l’homme puisqu’il possède l’espace-temps. L’homme est montré dans sa faiblesse et ses imperfections

 

Conclusion:

Un texte qui peut sembler paradoxal puisque Voltaire est déiste, rationaliste et qu’il refuse toute croyance dans la possibilité de Dieu d’intervenir dans les affaires des hommes, mais cette forme lui permet de faire appel au cœur de l’homme et à sa raison. Il utilise la force oratoire de la prière et son ton solennel pour donner plus de force à son appel. Les valeurs qu’il invoque sont des valeurs chrétiennes : fraternité, honnêteté, respect... Le combat de Voltaire rejoint celui des encyclopédistes. Ces idées défendue par les philosophes rejoignent aussi le message des Evangiles et ont peu à peu fait évoluer l’Eglise. Ce combat a débouché sur la volonté d’œcuménisme(en gros c’est l’unification des trois branches chrétiennes)

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30 juin 2008 1 30 /06 /juin /2008 00:22

 

    Dictionnaire philosophique, de Voltaire

Article Torture

 

 

 

L’article « Torture » fait partie du dictionnaire philosophique qui comporte 614 articles publiés entre 1764 et 1773

Il aborde tous les domaines, ici la pratique de la « Question »

La diversité des tons et des registres permet à Voltaire de faire appel à la raison et aux sentiments des lecteurs.

 

Plan:

 

I-Diversité des approches du problème

1)1er paragraphe: inhumanité de la torture

2)2ème et 3ème paragraphe: banalisation de l’acte

3)4ème et 5ème paragraphe: exemple du chevalier

II-Critique énoncée

 

I-Diversité des approches du problème

Le texte est construit en 5 paragraphes, qui représentent chacun une approche différente

 

1)1er paragraphe: inhumanité de la torture

-exemple historique des Romains> le 18ème est moralement en régression

-description du système judiciaire et des conditions de détention de l’époque

 

2)2ème et 3ème paragraphe: banalisation de l’acte

-Justice française en opposition avec la justice anglaise. Contamination du domaine public en domaine privé  la torture devient un sujet de discussion entre le mari et sa femme.

 

3)4ème et 5ème paragraphe: exemple du chevalier

-Voltaire souligne provocation d’un jeune homme de bonne famille qui a publiquement témoigné de son athéisme  disproportion entre le délit et le châtiment

Le 18ème siècle est plus obscurantiste encore que le Moyen Age.

 

II-Critique énoncée

 

Le but de Voltaire est d’éveiller l’esprit de ces concitoyens

L’ironie s’exerce contre le magistrat qui est incapable de considérer le prisonnier en tant qu’homme.

Il désigne aussi le chirurgien pour son sadisme

La citation de Racine montre que les tortures sont des passe-temps (uniquement pour les bourreaux)

Un ton faussement léger et désinvolte souligne son indignation

Ironie est aussi dans la femme du magistrat dont la curiosité malsaine la pousse à réclamer des récits de torture. Le « mon petit cœur » adressé à l’homme qui vient d’enfoncer des tisonniers sous les ongles d’un prisonnier après lui avoir brisé chacune de ses phalanges est également ironique.

Voltaire dénonce aussi dans l’exemple du jeune Chevalier, l’acharnement administratif des juges dans la torture qui fait partie intégrante du procès.

Il s’indigne des conditions de détention de l’homme réduit à l’état d’animal et aussi de ce que l’on puisse devenir juge aussi facilement que propriétaire d’un cheval (avec une petite différence de prix). Il s’insurge contre la proximité de l’Eglise et de l’Etat     (La grande inquisition (encore à la mode a l’époque)).

 

Conclusion:

Le 18ème siècle français reste dans une forme de barbarie

 

 

 

Un autre texte un peu plus complet:

 

Article Torture

Voltaire

 

 

Intro:

Cet article « torture » fait partie du dictionnaire philosophique, il y a eu 614 articles publiés entre 1764 et 1773. Tous les domaines sont représentés. Cet article est une critique sociale qui met en cause le système judiciaire. Il y a une diversité des tons et des registres qui permettent à Voltaire de s’adresser à la raison et à l’émotion du lecteur.

 

Plan:

 

I-Diversité des approches du problème

1)Inhumanité de la torture

2)Banalisation de la torture

3)Exemple du chevalier de la Barre & Conclusion

II-Critique énoncée

1)Ironie

2)Enonciation, indignation

 

Développement du plan:

 

I-Diversité des approches du problème

 

1)Inhumanité de la torture

« Question » sous forme judiciaire et historique. Il prend l’exemple historique des Romains en montrant le 18ème siècle en régression morale. La torture établit pour tout le monde. Le système judiciaire est décrit par un président d’un tribunal (magistrat) : extorquassions des aveux et sadisme ; condition d’emprisonnement de l’époque sont affreuse Þ non respect de la dignité de l’homme. La torture systématique fait partie du système judiciaire.

 

2)Banalisation de la torture

Justice française opposé à la justice anglaise. Déplacement du domaine public et du domaine privé, conversation du magistrat avec sa femme. Emploie du verbe « conter » puis absence de remord ou d’interrogation. Attitude de la femme : la torture devient habituelle. Voltaire établit un rapport entre l’Angleterre et la France. La France est en retard car la torture a été abolit en Angleterre.

 

3)Exemple du chevalier de la Barre & Conclusion

Voltaire souligne la provocation d’un juge noble qui a publiquement témoigné des actes.

Barbarie de la justice, châtiment trop fort.

Réalisme de la situation avec gradation des verbes.

Phrase conclusive : XVIIIème siècle : obscurantisme (plus qu’au Moyen-âge).

Conclusion : Voltaire brosse un tableau du 18ème siècle extrêmement cruel pour attaquer et renverser la torture.

 

II-Critique énoncée

 

1)Ironie

-contre le magistrat qui ne considère pas le prisonnier comme un de ses semblables. Pointe de sadisme.

La citation de Racine montre que la torture est un passe-temps. Le ton est faussement léger et désinvolte qui montre son indignation.

-contre le médecin qui réanime le prisonnier pour recommencer la torture. Il est pervers.

-contre la femme : un défaut de la femme, une curiosité malsaine qui la pousse à vouloir des récits.

-contre les anglais, les anglais ont des sentiments d’inhumanité des français car il y a eu la reprise du Canada et leur inhumanité à la torture

-ironie contre les juges qui s’acharnent sur le condamné à mort mais encore torturé. Une torture qui ne recherche pas la vérité mais qui est pratiquée comme un acte qui fait partie du procès.

 

2)Enonciation, indignation

-conditions de vie des prisonniers où l’homme est réduit à l’état d’esclave, animal. (l.4-5)

-vénalité des charges Þ n’importe qui peut acheter une charge et être magistrat. La justice est liée à la classe sociale.

-orgueil des français. La France du XVIIIème siècle représente la civilisation. Voltaire dénonce le contraire.

-dénonce l’église : inquisition. Voltaire souligne inhumanité de ce tribunal, pas de liberté de penser.

-le XVIIIème siècle est encore un siècle obscur et barbare.

 

Conclusion:

Voltaire veut faire sortir le lecteur de ses habitudes et le faire réfléchir, il souligne la contradiction du siècle civilisé et ses pratiques.

Il utilise l’objectivité et le constat Þ il met en lumière la barbarie et la banalisation de la torture. L’utilisation du registre ironique est là pour appeler les sentiments du lecteur. C’est d’une plus grande efficacité du texte car on commence à réfléchir sur les « droits de l’homme ». Il dénonce l’intolérance religieuse.

Ouverture de Montesquieu (esclavage), tous les philosophes dénoncent les pratiques barbares. Ouverture de Candide : permet un état des lieux de la situation. Il y a une ouverture sur le monde contemporain.

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30 juin 2008 1 30 /06 /juin /2008 00:01

De l'esprit des lois, de Montesquieu

De l’esclavage des Nègres  (Auteur: Erica)


(Voir une autre analyse)


Intro:

Ce texte est extrait de «  l’esprit des lois » Il s’agit d’un ouvrage de sciences politiques dans lequel Montesquieu prend position contre toutes les formes d’injustice. L’esclavage est un fait vieux comme l’humanité, mais au 18ème apparaît la traite des noirs (forme organisée reconnue et réglementée de l’esclavage, due à l’expansion coloniale). La traite des nègres amène un commerce florissant et enrichie les grandes compagnies. La pratique de l’esclavage est officialisée en 1685. Colbert rédigea alors le Code Noir (donnant entre autres la liste des punitions affligeables aux esclaves, ex : fuite= oreille coupée (il s’agit de ne pas rendre la marchandise inutilisable non plus ... brrr)

L’esclavage est enfin aboli en 1848. Dans le livre 15, Montesquieu s’attaque à l’esclavage en affectant de prendre le parti des esclavagistes. Il se fait avocat du diable et expose 9 arguments « pour » l’esclavage.


Plan :


I-Apparente défense de l’esclavage

II-Réquisitoire déguisé

 

Dévelopement du plan:


 

I-Apparente défense de l’esclavage

Dans le préambule, Montesquieu rappelle que les esclavagistes ont la loi pour eux. Cette pratique est légale et ils la défendent. Il se présente comme leur porte-parole : « soutenir le droit que nous avons ».

1er argument : un argument historique qui renvoie à la colonisation et à l’extermination des américains natifs> nécessité absolu de main-d’œuvre : « ont du » (les esclavagistes sont obligés d’utiliser les esclaves).

2nd argument : un argument économique, l’esclavage est nécessaire pour produire à peu de frais. « Trop cher »

3ème argument : argument esthétique, développe la thèse de la laideur des noirs (couleur et traits)

4ème argument : argument théologique (en référence à la religion)

5ème et 6ème argument : argument ethnologique, s’appui sur l’expérience des autres cultures (Asie ; Egypte), et sur leurs pratiques. « la couleur est l’essence même de l’humanité »

7ème argument : argument sociologique, la stupidité économique des noirs est démontrée par leur incapacité à faire la différence entre une matière précieuse et une autre banale (or/verre)

8ème argument : argument métaphysique, les Européens étant chrétiens et obéissant à la doctrine de l’évangile qui demande d’aimer son prochain comme soi-même montre que leur façon de traiter les noirs prouve que les noirs ne sont pas des hommes.

9ème argument : argument politique les princes d’Europe ont légalisé l’esclavage et comme ils sont les modèles de leur peuple, le peuple fait pareil.

+attaque en règle des philosophes prenant la défense des nègres : « petits esprits »


-->Montesquieu tente d’exposer d’une façon faussement objective les arguments des esclavagistes pour démontrer qu’ils sont spécieux, faux, et irrecevables et inacceptables et immoraux ...


II-Réquisitoire déguisé

- Une mise en alerte du lecteur dans le préambule par l’hypothèse (irréel)

-l’ironie des arguments :

-1er argument : irrecevable car Montesquieu justifie un crime par un autre, antérieur : l’atrocité des blancs envers les Indiens est la cause de l’atrocité des blancs envers les noirs

-2ème argument : irrecevable car de toute façon seuls les riches mangent du sucre

-3ème argument : irrecevable car les hommes s’approprient leurs propres paroles et les attribuent à Dieu (qui n’a rien demandé à personne)

-4ème argument : irrecevable car les canons de beauté varient selon les époques et les cultures.

-5ème et 6ème argument : irrecevable car un homme moderne n’a pas à prendre modèle sur l’homme antique.

-7ème argument : irrecevable car nous n’avons pas la même conception de la valeur de l’or.

-8ème argument : irrecevable car les Chrétiens ne respectent justement pas les saintes écritures.

-9ème argument : Montesquieu profite de cet argument pour s’indigner de l’indifférence des princes qui accumulent les décrets inutiles et ferment les yeux sur le problème de l’esclavage

-Le réquisitoire souligne tous les défauts des hommes et de la société de l’époque : intérêt, intolérance, hypocrisie


Conclusion:

Montesquieu utilise les procédés d’interpellations et le registre ironique pour dénoncer les préjugés, l’exploitation des hommes par les hommes et la supériorité de l’économique sur le moral. Il convainc le lecteur en faisant appel à son bon sens et à ses sentiments. Lui-même s’indigne en allant à contre-courant des idées de l’époque et en désignant comme responsable les politiques.

Ouverture vers Candide de Voltaire chapitre sur l’esclave


Texte complémentaires

 

Diderot

Autorité politique


Le texte est extrait de l’Encyclopédie (tome 10). Diderot s’interroge sur le fondement de l’autorité. Il fait le procès de la monarchie et donne les bases de la démocratie en affirmant l’égalité des hommes. Chacun doit pouvoir en jouir aussitôt qu’il jouit de la raison. La seule autorité justifiable est l’autorité parentale (ici paternelle vu que ce sont des machos), et uniquement durant l’enfance. Les autres ne sont pas légitimes.

Monarchie : pouvoir acquis par la force, la violence ou par le consentement du peuple.

Justification de la Révolution : la force ne fait pas le droit, mais permet de faire changer les choses.

Diderot prend modèle sur la monarchie parlementaire anglaise et critique la monarchie française (tyrannie).

Il y a des limites à l’autorité : l’Etat doit agir dans l’intérêt du peuple pour avantager toute la société



Article Autorité politique

Diderot


Bio: issu de la bourgeoisie aisée, il a été formé par les jésuites.

Diderot fait partie des philosophes matérialistes du 18ème s. Il croit en la matière, il est déiste (= qui croit en un Dieu mais en aucune religion)

L’entreprise de « l’Encyclopédie » est déterminante pour l’évolution de la société du 18ème s. Þ A pour ambition de faire la somme des connaissances de l’époque et veut susciter des réactions sur des problèmes politiques, sociaux et religieux. Elle est soumise à la censure et Diderot est poursuivi. Toutes les pensées de Diderot sont dirigées vers l’Homme vu comme un être de raison et sur la proposition du contrat social.

Il est l’inventeur du drame bourgeois : il met en scène des personnes du peuple.

-Texte de philosophie politique que l’on trouve dans le 1er tome de l’Encyclopédie.

-Thèse : La nature ne donne pas le droit à un homme de commander un autre homme (dans les premières lignes). Il affirme l’égalité des Hommes. Mais l’autorité paternelle (= seul autorité naturelle) est nécessaire mais limité. Dès l’âge de raison, l’homme devient libre.

Interrogation sur les fondements de l’autorité, Diderot fait le procès de la monarchie absolue. Des bases de démocratie apparaissent dans ce texte.

Pas le droit de traiter comme des esclaves = autorité illégitime

-La force et la violence ou consentement donne lieu à différentes autorités. C’est la base des régimes politiques : monarchie, empire, République.

L’autorité par contrat est légitime. L’autorité par la force (tyrannie = monarchie) ne dure pas et amène la révolte. Diderot justifie la révolution sans le savoir. La force est différente du droit.

-Mais un pouvoir acquis par la force a l’intelligence d’évoluer vers une forme de contrat.

Ex : monarchie parlementaire anglaise.

Diderot attaque implicitement la monarchie absolue française (Louis XV et XVI) qui ont voulu maintenir une tyrannie. Pour qu’il y ait possibilité de contrat entre le peuple et l’Etat il faut que celui-ci exerce un pouvoir sur l’ensemble de la société et sur l’intérêt général. Diderot attaque la société très inégale où seul la noblesse à tous les privilèges. Diderot attaque l’idée qu’un homme puisse être le représentant de Dieu sur cette Terre. Il considère qu’il y a qu’un créateur et qu’aucun homme ne doit être idolâtré et divinisé.

-Diderot exprime l’idéal du philosophe, un être humain agissant par raison et avec mesure, il n’obéit pas aux pulsions. C’est un texte (annonciateur de la révolution) violent qui s’attaque au régime monarchique et au Roi (qui n’est pas surhumain). Il défend la notion de contrat et introduit la démocratie.

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29 juin 2008 7 29 /06 /juin /2008 23:45

Discours d'Ernest Renan,

Science & progrès moral


Intro:

Ce discours d‘Ernest Renan, historien et philosophe du XIX ème siècle du mouvement positiviste, est extrait de Conférence. C’est un discours argumentatif et informatif, dans lequel Renan soutient l’importance des sciences qu’il lie au progrès et à la liberté de l’homme.


Plan:


I-Un discours adressé et expressif

1)Une conférence face à un auditoire

2)Argumentation construite

II-Qui fait l’éloge de la science et un réquisitoire contre l’ignorance

1)Marque de jugement construite sur une opposition



Dévelopement du plan:


I-Un discours adressé et expressif


1)Une conférence face à un auditoire

-le public est interpellé dès la 1ere ligne (« messieurs ») l’apostrophe est reprise avec valeur d’insistance (ligne 31)

-Il utilise des questions rhétoriques pour forcer l’auditoire à réfléchir avec lui

-le public est exclusivement masculin (pas de femme à l’Assemblée au XIX ) + Scientifique

-Il utilise l’impératif et la seconde personne du pluriel + première personne du singulier (Vous avez .... Ai-je réussi à vous montrer...)

-Le texte débute avec l’énonciation de vérités générales, la première personne n’est employée qu’après cette première partie

-Le texte est donc formé comme une définition comme si l’auditoire partageait déjà cette pensée

- Avant même tout démonstration, Renan est dans le vrai : démonstration tendancieuse


2)Argumentation construite

-La thèse défendue est clairement exprimée dès le départ : Chaque découverte de l’esprit constitue un progrès pour l’humanité

-Renan enchaîne les arguments illustratifs, donnant ainsi une série de preuve :

-1er argument : retour au passé : Antiquité mésopotamienne

Spécimen du Louvre (technique de traction)

Démarche du savant

-2ème argument : galère antique grecque (travail des galériens)

-Démonstration orale d’ou utilisation d’un langage oral : il y a... c’est...

-Le 3ème paragraphe à valeur de conclusion des deux premier et explique pourquoi Renan a rapproché 2 périodes de l’Antiquité

-dernier exemple : la meule   (pour en rajouter) exemple permettant de valoriser la machine à vapeur (en parallèle avec l’exemple des rameurs)

-2ème conclusion : Hommage aux inventeurs de la machine à vapeur, aux chercheurs (qui ont besoin de plus que de la chance pour aboutir)

-La conclusion finale se fait en 2 paragraphes dont l’un est la reprise de l’interpellation (il y reprend l’importance de la découverte scientifique + bénéfices pour le peuple). Le second exprime la vérité générale (présent et futur) >structure en boucle


II-Qui fait l’éloge de la science et un réquisitoire contre l’ignorance

Renan défend l’idée que la science améliore non seulement la vie matérielle des hommes mais leur apporte aussi un progrès moral (liberté de penser)


1)Marque de jugement construite sur une opposition

- Opposition présent et passé : beauté des construction antique / coup moral pour les hommes

-Renan prend des exemples qui symbolisent le génie humain (Louvre ligne 6), l’ingéniosité de l’homme (ligne 24)

-Il montre combien l’homme est maltraité est réduit à l’état d’esclaves, sous animal (ligne 10), négation de la personne (ligne 15)

-La civilisation est une certaine idée morale de l’homme

-« Le monde sans la science c’est l’enfer »(Renan montre le visage du mal : l’homme assujettis à la matière)

-Il oppose à cette forme de MAL, le BIEN (les plus belles inventions, fécondes, libres, grandes), et utilise des figures d’admiration : le savant : au service du peuple et de l’humanité/ travail ingrat : travaux obscur et solitaire. 
-La valorisation de façon implicite des savants est en même temps un réquisitoire contre une société qui garde le monde dans l’ignorance. Le peuple a le plus grand besoin de ce qu’il y ait des savants. Renan fait donc la leçon à son auditoire


Conclusion:

Dans cette conférence, Renan utilise toutes les ressources de l’art oratoire pour amener son auditoire à partager son point de vue sur l’importance de la science et sur le bien qu’elle apporte à l’humanité. Il utilise des arguments illustratifs irréfutables dans la mesure où il renvoie à un passé difficile où existe encore toutes sortes de formes d’esclavage. Il exprime un jugement catégorique et se projette dans le futur qui grâce aux savants sera selon lui radieux moralement et matériellement.

On peut rapprocher cette vision de la société et de la science comme progrès, de celle des philosophes du 18ème, comme Voltaire, qui pensait lui-même que l’homme éduqué allait vers une société meilleure et plus juste. Ce qu’il défend dans le poème « le Mondain » mais aussi dans Candide « l’Eldorado » ou la société idéale serait scientifique.


Texte complémentaire


Albert Camus

Notre XXe siècle sera le siècle de la peur


Albert Camus est un philosophe existentialiste (philosophie de l’absurde - humanisme) du 20ème. Ce texte est en rupture avec la pensée positiviste du 19ème. Camus a connu la 2nde guerre mondiale et ses horreurs. Il ne croit plus que la science équivaut au progrès moral. L’évolution de la société ne dépend pas que des découvertes scientifiques. À l’époque du texte, l’auteur vit la Guerre Froide, où sa crainte est renforcée par la possibilité d’une guerre atomique.

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29 juin 2008 7 29 /06 /juin /2008 23:43

Propos sur le bonheur,

de Alain,

Passage issu de Le Roi s'ennuie


Intro:

Le Texte est extrait de « Propos sur le Bonheur » publié en 1911, le passage fait partie de «  le Roi s’ennuie » écrit en 1908 par le philosophe Alain, un humaniste, qui réfléchit sur les comportements humains. Dans cet essai, il réfléchit de façon argumentative sur la notion de bonheur et affirme que celui-ci n’est pas quelque chose de donné mais qu’il faut le conquérir, et qu’il est donc lié à une forme de souffrance et de peine.


Plan:


I-Un texte qui utilise la stratégie et les procédés de l’argumentation

1)L’énonciation

2)La structure de l’argumentation

II-Un texte qui défend une idée du bonheur, une morale de vie

1)Une idée du bonheur

2)Une morale (= éthique)


Dévelopement du plan:


I-Un texte qui utilise la stratégie et les procédés de l’argumentation


1)L’énonciation

-1ere personne (ligne 2-31)

-utilisation impersonnelle de la 3eme (il est bon, on dit...)

-utilisation de la seconde (apostrophe...)

-subjonctif (ligne 37-fin)

-question oratoire (= rhétorique)( ligne 25/23/21)


2)La structure de l’argumentation

-structure classique

-thèse exposée dès la 1ere ligne de façon explicite, puis dévoilée peu à peu dans le texte

-texte : 3 paragraphes qui développent chacun différent type d’argument

-utilisation d’arguments illustratifs, des arguments par analogie (comparaison avec le paysan), des arguments d’expérience

-jeu sur l’opposition entre la vie active et la vie oisive


-->Souhait pour les lecteurs, Alain développe un raisonnement contre une idée reçue sur le bonheur et la vie en général. Celui-ci dépendrait de ce que l’on nous a donné. Un discours philosophique qui se veut complet et simple, utilisant essentiellement des exemples.


II-Un texte qui défend une idée du bonheur, une morale de vie


1)Une idée du bonheur

-Manque Désir Bonheur   (ligne 5-6)

-Les biens matériels ne suffisent pas au bonheur   (ligne 14-15)

-L’homme a besoin d’action pour forger son propre bonheur, le gagner (ex : le vieux roi symbolise l’ennui)


2)Une morale (= éthique)

-petit roi (enfant) + répétition énumérative : trop, trop, trop

-Alain pense que les enfants auxquels on accorde tout finissent par développer un Ego, leur faisant oublier son appartenance à la société. Le sentiment de toute puissance est exprimé par l’appellation du « petit Jupiter »

-comportement  ennui + extravagance (voir forme de folie)

NB :  l’Ennui suicide

-Alain nous souhaite de tracer nous-même notre voie loin des « plats royaumes», sur des « chemins de montagne » en compagnie d’une « mule»

-mule : symbole : adversité :

-Yeux comme des puits : mort profondeur vide

-Front comme une enclume : dure têtue qui résonne quand on tape dessus

-l’ombre des oreilles : incompréhension face aux actions de « l’autre »

-Alain défend la nécessité de l’altérité et la capacité de l’homme à traverser les épreuves pour trouver son chemin. LA VIE EST UNE QUETE.


Conclusion:

Dans ce texte à portée philosophique, Alain utilise l’illustration par exemple concret pour combattre les idées reçues sur le bonheur. Il défend la thèse que celui-ci n’est pas assimilable à la possession de biens matériels, mais qu’il doit au contraire être conquis. L’homme a affaire à l’adversité pour ne pas être victime de l’ennui voire de la folie. Le texte est donc à rapproché de l’apologue, et possède une portée didactique. Beaucoup d’auteurs ont comme lui utilisé l’image symbolique du roi pour réfléchir à la condition humaine et à la quête du bonheur, tel Jean Giono dans « Un roi sans divertissement ».

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29 juin 2008 7 29 /06 /juin /2008 23:35
               
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29 juin 2008 7 29 /06 /juin /2008 23:32

Poésie Elégies et sonnets,

de Louise Labé

Analyse 8° poème: Je vis, je meurs



Intro:

Louise Labé : (1524-1566), elle est originaire de Lyon d’un milieu bourgeois (bonne éducation) mais elle est imprégnée de la culture italienne (latine + italienne). C’est une femme atypique (hors norme) : elle est maître d’arme et fréquente les salons. Elle st condamnée par Calvin pour une vie trop libre. A 16 ans, elle tombe amoureuse d’Olivier de Magny (ami de Du Bellay). C’est un amour malheureux qui est à l’origine de beaucoup de poème.

Entre 1545 et 1555 elle publie « Elégies et sonnets », « Débat de Folie et d’Amour ». C’est de la poésie lyrique (joie, amour, corps, cœur) et de la poésie élégiaque (tristesse, mélancolie, nostalgie ; lié au cœur et au passage du temps)


« je vis, je meurs » est le poème le plus célèbre de Louise Labé, c’est le 8ème sonnet de son recueil « Elégies et sonnets ». C’est un sonnet dans la tradition pétrarquiste dont on voit l’influence. Elle y reprend la description de la passion et des sentiments contradictoires. C’est un registre lyrique mais elle adopte un point de vue général.


Plan:


I)Spécificité du sonnet

1)La construction

2)La versification

II)Situation d’énonciation

1)le registre lyrique

2)Le cadre spatio-temporel

III)Désordres des sentiments amoureux

1)2 figures de style clé

2)La vision la vison de l’amour


Dévelopement du plan:


I)Spécificité du sonnet


1)La construction

-2 quatrains et 2 tercets avec un vers central qui fait le lien : v.9articulation forte : « Ainsi »

-Le 2ème quatrain : énumération des effets physique et de la psycho passion, sorte d’accumulation des verbes et des adjectifs. Ex : v.1

-les 2 tercets ont une unité de thème : les erreurs de l’amour. « Je » est la victime de cet amour. Le dernier vers montre un retour au départ. C’est un poème circulaire.


2)La versification

-en 14 vers à 10 syllabes (décasyllabes)

-rimes embrassées dans les quatrains (ABBA) et dans les tercets rimes croisées (CDC) et rimes plates (CDD).

-4 rimes différentes seulement : « oie », « ure », « ère » et « eur ». Ces rimes font ressortir la gamme sonore et traduit l’obsession de la passion, l’emprisonnement du sujet dans l’amour.

-un sonnet très bien construit avec le rythme et les sonorités qui traduisent l’idée

sonnet parfait. Il y a quelques contraintes pour le sonnet, celui-ci est au service de son thème, des contraintes poétiques et amoureuses.

-Le sonnet est un poème à forme fixe.


II)Situation d’énonciation


1)le registre lyrique

-« je » est omniprésent dans toutes les strophes et parfois plusieurs fois, il est employé avec le pronom personnel « me » et l’adjectif possessif « mon » v.14.

-poème centré sur l’expression personnel. Cela montre l’envahissement de la passion qui occupe tout : corps + âme  c’est une forme de dépendance. On oublie le reste du monde. Celui qui provoque la passion est absent (déréalisé) car il n’y a pas de marque de la 2ème personne. L’amour se joue du personnage que de l’homme.

-« Amour » est personnifiée mais impersonnel. Le processus de la passion est toujours le même  idéalisation qui dépasse la figure de l’amant : chacun aime d’abord l’amour.

2)Le cadre spatio-temporel

-le texte utilise le présent d’énonciation mais ne définit aucun cadre spatio-temporel  on ne sait ni où ? Ni quand ?

C’est une description de la vérité générale : processus de la passion est toujours égal.

Il y a quelques images de la nature : métaphores v.8 et 1

Poésie lyrique très personnelle mais universelle.


III)Désordres des sentiments amoureux


1)2 figures de style clé

-les figures de styles sont présentes dés le début du 1er vers et développées tout au long du poème.

-L’antithèse : jeu sur les écarts de sens avec économie des vers → hémistiche (moitié de vers ou 6 pieds pour alexandrin). Ex : v.1

-la parataxe (=juxtaposition) et parallélisme redoublent l’antithèse.

-les 2 premiers quatrains sont construits sur le parallélisme et l’antithèse. Ils décrivent l’état physique et l’état mental.

-les sensations de chaleur ou de froid marquent la présence et l’absence de l’autre. Elle compare les éléments naturels : eau, feu, et plante.

-L’antithèse renvoie à l’état physique et mental et montre la dualité des sentiments : plaisir et souffrance sont marqués par les hyperboles.

-L’utilisation des saisons avec les métaphores montre la contradiction dans l’Amour. Un moment avec l’être aimé mêle toutes les saisons.


2)La vision la vison de l’amour

-les 2 tercets : dans l’Amour l’être est dépossédé, n’a plus de certitudes. L’adverbe « inconstamment » ressort car il est au centre du vers 9.

-on n’est jamais sûr de la suite de l’histoire : c’est une surprise.

-il y a 2 subordonnées de temps construites sur les antithèses.

- dans les 2 quatrains, le « je » domine et dans les 2 tercets « il ».

-vision de la passion et non de la raison

-le poème se termine sur le mot « malheur »

-L.L reprend la tradition de l’antiquité : la passion est fatale et mortifère.


Conclusion:

Le poème offre l’image de l’amour en y montrant les états extrêmes du « Moi » qui est une victime de l’Amour. Le registre est lyrique et élégiaque (car il y a plus de douleurs que de malheurs). L’image de la femme qui aime et dépend de l’autre est aussi présente. Malgré tout, les sentiments décrit renvoient à l’idée que l’homme ou la femme subit plus qu’il ou elle choisit la passion v.9.

Cette image de l’Amour traverse la littérature et tous les poètes français lyrique l’ont chanté (Dente et Pétrarque ou même Racine).


Textes Complémentaires


Louise Labé

Ô beaux yeux bruns…


Registre lyrique construit sur parallélisme, accumulation et anaphore. Description de celui qui fait souffrir (beauté physique → musiciens → poète, troubadours), et de la passion amoureuse.


le 16ème siècle, les poète sont importants et ancré dans la tradition qui remonte à Orphée et exprime tous les sentiments humains. La forme principale est le sonnet malgré sa nouveauté en France. La poésie lyrique reste et traverse les époques (Ronsard).


Pétrarque

Sonnet CXXXIV


Pétrarque : Laure est l’inspiratrice de l’auteur. Il est l’inventeur du sonnet. Aragon (XXème s) est un poète surréaliste qui reprend la tradition pétrarquiste. Poèmes d’amour autour de la figure d’Elsa (=sa femme).


C’est un poème lyrique et épique : 2 genres qui remontent à l’antiquité. La poésie du 16ème siècle = lyrique :

-expression des sentiments à “ je ”

-poème adressé avec les apostrophes et “ tu ”

-description des sentiments

-beaucoup d’images, poésie métaphorique, joue sur l’antithèse

-états contradictoires de la passion amoureuse : amour présenté comme une prison, insécurité de la passion.


Le dernier vers : résolution avec pas mise en relief de “ dame ” (=apostrophe). Invitation à répondre à l’amour et réponse à l’état d’inquiétude et d’incertitude.

“ Dame ” tradition qui remonte au troubadours et poèmes d’amour courtois= amour impossible et passionné.


Pétrarque et Dente (“ la divine comédie ”, inspirée de Béatrice)= 2 grands poètes italiens de la Renaissance.

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29 juin 2008 7 29 /06 /juin /2008 23:22

Poésie L'Olive, de Johachim Du Bellay

Poème Déjà la nuit en son parc

 

 

Intro:

 

C’est le 83ème sonnet du recueil l’Olive (1549) qui a été publié en même temps que Défense et Illustration de la langue française. Du Bellay reprend un thème de Pétrarque et Rinieri : le lever du soleil dont la beauté est comparée à celle de la femme aimée mais qui éclipse le soleil. Il célèbre le jour mais surtout la femme de ses désirs.

Plan:

I-La construction du poème

1)Versification

2)Composition

II-Evocation métaphorique

1)Fuite de la nuit

2)Arrivée de l’aube

III-Le visage de la femme

1)Description et apparition de la nymphe

2)Union d’une vision cosmique et d’un univers personnel

 

Dévelopement du plan:

 

I - La construction du poème

 

1) Versification

-14 décasyllabes. Rime classique : embrassées dans les quatrains + plates dans les tercets

 

    2) Composition

-chaque strophe a un thème. Ils sont bien construit avec une progression temporelle = lever du jour

-quatrain 1 : fuite de la nuit

-quatrain 2 : arrivée de l’aube

-tercet 1 : rupture avec « Quand d’occident ». Il met en scène l’apparition de la nymphe c.a.d de la femme.

-tercet 2 : jalousie de l’autre : rivalité entre la femme et l’aurore

-comparaison femme- nature. Comme dans la tradition grecque, tous les poèmes sont construits sur des métaphores.

 

II-Evocation métaphorique

 

1)Fuite de la nuit

-la nuit est assimilée à une bergère avec une métaphore filée

-la nuit rassemble les étoiles dispersées dans les pâturages du ciel : métaphore du troupeau

-sensation de mouvement avec l’enjambement entre le vers 1 et 2 et donne de l’ampleur à l’action. Emploi de l’imparfait pour une idée de durée.

-la nuit pousse le troupeau, chasse les chevaux et fuit le jour (cf : le char d’Apollon)

-cavernes profondes où disparaît le soleil. Pour les grecs, c’est sous la mer.

poésie de la Renaissance très liée à la mythologie grecque et latine.

-1er quatrain est une seul phrase. Les sonorités graves et douces avec les rimes en « rit » et en « ondes », ce sont des sonorités glissantes. IL joue sur l’obscurité et la lumière, étoile et caverne. La strophe annonce l’aube.

 

2)Arrivée de l’aube

-anaphore « déjà » marque l’arrivée de la lumière

-2ème quatrain représente un nouveau tableau avec de nouvelles couleurs : le rose et le blond. Le processus de durée est aussi présent avec l’imparfait.

-description de l’arrivée de la lumière à l’Est

-L’Autre est personnifiée comme la nuit et est comparée à une jeune fille (cf : mythologie grecque) aux tresses blondes et avec des bijoux qu’elle éparpille sur les près (= la rosée).

-Il y a une métaphore filée : une image dans tous les quatrains

-l’arrivée : un trésor pour la vie, la nature qui donne la vie est souligné par « enrichissait » : représente le matériel et l’esthétique.

-Les sonorités sont comme dans la 1ère strophe : allitérations en « l » et « r » (bruit de la grêle)

-le temps intermédiaire entre la nuit et l’aube est décrit

2 quatrains annoncent quelque chose (2ème se termine par« : »), c’est un tableau qui prépare l’arrivée de la femme.

 

III-Le visage de la femme

 

1)Description et apparition de la nymphe

-le poète observe le levé du jour. Dans le 2ème vers du 1er tercet : « je »

-apparition souligné par « quand » et par l’emploi du passé simple

-l’étoile vivante = la femme, elle affronte le jour et confronte sa lumière à celle de l’aube sans peur (car « riant »)

-elle vient de l’ouest  joue sur l’opposition est-ouest, un seule étoile= singulière.

dans le 1er tercet il y a une antithèse avec le 1er quatrain (reprise de l’histoire des étoiles). L’apparition est tellement miraculeuse que le poète doit la décrire pour y croire. Il parle au fleuve  personnification et apostrophe (registre lyrique) et apparition d’une nouvelle couleur : le vert. Tout cela montre que le poète est au bord de la Loire.

Coloration mythologique se poursuit avec les poètes de la Renaissance qui personnifie la nature comme les grecs. La sensation de bonheur et de joie, on sait que les poèmes sont dédiés à Olive (cf : femme que Du Bellay aime)

 

2)Union d’une vision cosmique et d’un univers personnel

-beauté de la femme concurrence la beauté de la nature et lui est égale. La femme est la « nouvelle Aurore ».

-il reconnaît la beauté de la femme par la lumière : occident aussi lumineux et intense que l’orient.

-adverbe « alors » montre la progression de la lumière comme avec « déjà »

-le poète est ancré dans son univers, sa région : l’Angevin »

-Répétition du « et » qui marque l’équivalence

-La femme est célébrée= déesse qui rivalise avec la lumière.

 

Conclusion:

Le sonnet à une unité car il décrit le lever du jour et l’apparition d’une femme au bord d’un fleuve. Par moment la nuit bascule dans le clair obscur, on finit avec la victoire de la lumière sur le monde. Originalité: personnification des phénomènes et donne une vision poétique. Dans la tradition mythologique, les éléments naturels sont traités à l’échelle de l’Homme et il y a une union entre les dieux, la nature et les humains. La femme est représentée sous les traits d’une nymphe. Ensemble du registre est lyrique qui montre la célébration de la beauté de la nature et de la femme. Les métaphores filées renforcent les sentiments de mystère et de joie.

Ronsard lui montre et compare la beauté de la femme et de la fleur, quant à Botticelli (peintre de la renaissance) il parle des saisons, des éléments naturels et de la femme.

 

 

 

Textes Complémentaires

France, mère des arts, de Du Bellay

 

Sonnet au registre pathétique et lyrique où Du Bellay implore la France qui l’a oubliée. En exil à Rome, il veut rentrer mais on lui refuse son retour. Le poème joue sur la personnification de la France qui est égale à la mère ; métaphore filée. Dénonciation de la cour pontifical = loup cruel et les écrivains restés en France = agneau. Préscience de la maladie et de la mort.

Le dernier vers du sonnet évoque le génie poétique qui montre le sentiment de ne pas être reconnu.

 

Heureux, qui comme Ulysse

 

Registre lyrique et élégiaque. Expression de la mélancolique, nostalgie avec la reprise de la figure d’Ulysse. Parallélisme entre l’aventure d’Ulysse et Du Bellay. Les 2 tercets mette en place la comparaison de Rome et de l’Anjou. Il y a la préférence de son pays natale à toutes les splendeurs de Rome.

 

 

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