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29 juin 2008 7 29 /06 /juin /2008 23:35
               
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29 juin 2008 7 29 /06 /juin /2008 23:32

Poésie Elégies et sonnets,

de Louise Labé

Analyse 8° poème: Je vis, je meurs



Intro:

Louise Labé : (1524-1566), elle est originaire de Lyon d’un milieu bourgeois (bonne éducation) mais elle est imprégnée de la culture italienne (latine + italienne). C’est une femme atypique (hors norme) : elle est maître d’arme et fréquente les salons. Elle st condamnée par Calvin pour une vie trop libre. A 16 ans, elle tombe amoureuse d’Olivier de Magny (ami de Du Bellay). C’est un amour malheureux qui est à l’origine de beaucoup de poème.

Entre 1545 et 1555 elle publie « Elégies et sonnets », « Débat de Folie et d’Amour ». C’est de la poésie lyrique (joie, amour, corps, cœur) et de la poésie élégiaque (tristesse, mélancolie, nostalgie ; lié au cœur et au passage du temps)


« je vis, je meurs » est le poème le plus célèbre de Louise Labé, c’est le 8ème sonnet de son recueil « Elégies et sonnets ». C’est un sonnet dans la tradition pétrarquiste dont on voit l’influence. Elle y reprend la description de la passion et des sentiments contradictoires. C’est un registre lyrique mais elle adopte un point de vue général.


Plan:


I)Spécificité du sonnet

1)La construction

2)La versification

II)Situation d’énonciation

1)le registre lyrique

2)Le cadre spatio-temporel

III)Désordres des sentiments amoureux

1)2 figures de style clé

2)La vision la vison de l’amour


Dévelopement du plan:


I)Spécificité du sonnet


1)La construction

-2 quatrains et 2 tercets avec un vers central qui fait le lien : v.9articulation forte : « Ainsi »

-Le 2ème quatrain : énumération des effets physique et de la psycho passion, sorte d’accumulation des verbes et des adjectifs. Ex : v.1

-les 2 tercets ont une unité de thème : les erreurs de l’amour. « Je » est la victime de cet amour. Le dernier vers montre un retour au départ. C’est un poème circulaire.


2)La versification

-en 14 vers à 10 syllabes (décasyllabes)

-rimes embrassées dans les quatrains (ABBA) et dans les tercets rimes croisées (CDC) et rimes plates (CDD).

-4 rimes différentes seulement : « oie », « ure », « ère » et « eur ». Ces rimes font ressortir la gamme sonore et traduit l’obsession de la passion, l’emprisonnement du sujet dans l’amour.

-un sonnet très bien construit avec le rythme et les sonorités qui traduisent l’idée

sonnet parfait. Il y a quelques contraintes pour le sonnet, celui-ci est au service de son thème, des contraintes poétiques et amoureuses.

-Le sonnet est un poème à forme fixe.


II)Situation d’énonciation


1)le registre lyrique

-« je » est omniprésent dans toutes les strophes et parfois plusieurs fois, il est employé avec le pronom personnel « me » et l’adjectif possessif « mon » v.14.

-poème centré sur l’expression personnel. Cela montre l’envahissement de la passion qui occupe tout : corps + âme  c’est une forme de dépendance. On oublie le reste du monde. Celui qui provoque la passion est absent (déréalisé) car il n’y a pas de marque de la 2ème personne. L’amour se joue du personnage que de l’homme.

-« Amour » est personnifiée mais impersonnel. Le processus de la passion est toujours le même  idéalisation qui dépasse la figure de l’amant : chacun aime d’abord l’amour.

2)Le cadre spatio-temporel

-le texte utilise le présent d’énonciation mais ne définit aucun cadre spatio-temporel  on ne sait ni où ? Ni quand ?

C’est une description de la vérité générale : processus de la passion est toujours égal.

Il y a quelques images de la nature : métaphores v.8 et 1

Poésie lyrique très personnelle mais universelle.


III)Désordres des sentiments amoureux


1)2 figures de style clé

-les figures de styles sont présentes dés le début du 1er vers et développées tout au long du poème.

-L’antithèse : jeu sur les écarts de sens avec économie des vers → hémistiche (moitié de vers ou 6 pieds pour alexandrin). Ex : v.1

-la parataxe (=juxtaposition) et parallélisme redoublent l’antithèse.

-les 2 premiers quatrains sont construits sur le parallélisme et l’antithèse. Ils décrivent l’état physique et l’état mental.

-les sensations de chaleur ou de froid marquent la présence et l’absence de l’autre. Elle compare les éléments naturels : eau, feu, et plante.

-L’antithèse renvoie à l’état physique et mental et montre la dualité des sentiments : plaisir et souffrance sont marqués par les hyperboles.

-L’utilisation des saisons avec les métaphores montre la contradiction dans l’Amour. Un moment avec l’être aimé mêle toutes les saisons.


2)La vision la vison de l’amour

-les 2 tercets : dans l’Amour l’être est dépossédé, n’a plus de certitudes. L’adverbe « inconstamment » ressort car il est au centre du vers 9.

-on n’est jamais sûr de la suite de l’histoire : c’est une surprise.

-il y a 2 subordonnées de temps construites sur les antithèses.

- dans les 2 quatrains, le « je » domine et dans les 2 tercets « il ».

-vision de la passion et non de la raison

-le poème se termine sur le mot « malheur »

-L.L reprend la tradition de l’antiquité : la passion est fatale et mortifère.


Conclusion:

Le poème offre l’image de l’amour en y montrant les états extrêmes du « Moi » qui est une victime de l’Amour. Le registre est lyrique et élégiaque (car il y a plus de douleurs que de malheurs). L’image de la femme qui aime et dépend de l’autre est aussi présente. Malgré tout, les sentiments décrit renvoient à l’idée que l’homme ou la femme subit plus qu’il ou elle choisit la passion v.9.

Cette image de l’Amour traverse la littérature et tous les poètes français lyrique l’ont chanté (Dente et Pétrarque ou même Racine).


Textes Complémentaires


Louise Labé

Ô beaux yeux bruns…


Registre lyrique construit sur parallélisme, accumulation et anaphore. Description de celui qui fait souffrir (beauté physique → musiciens → poète, troubadours), et de la passion amoureuse.


le 16ème siècle, les poète sont importants et ancré dans la tradition qui remonte à Orphée et exprime tous les sentiments humains. La forme principale est le sonnet malgré sa nouveauté en France. La poésie lyrique reste et traverse les époques (Ronsard).


Pétrarque

Sonnet CXXXIV


Pétrarque : Laure est l’inspiratrice de l’auteur. Il est l’inventeur du sonnet. Aragon (XXème s) est un poète surréaliste qui reprend la tradition pétrarquiste. Poèmes d’amour autour de la figure d’Elsa (=sa femme).


C’est un poème lyrique et épique : 2 genres qui remontent à l’antiquité. La poésie du 16ème siècle = lyrique :

-expression des sentiments à “ je ”

-poème adressé avec les apostrophes et “ tu ”

-description des sentiments

-beaucoup d’images, poésie métaphorique, joue sur l’antithèse

-états contradictoires de la passion amoureuse : amour présenté comme une prison, insécurité de la passion.


Le dernier vers : résolution avec pas mise en relief de “ dame ” (=apostrophe). Invitation à répondre à l’amour et réponse à l’état d’inquiétude et d’incertitude.

“ Dame ” tradition qui remonte au troubadours et poèmes d’amour courtois= amour impossible et passionné.


Pétrarque et Dente (“ la divine comédie ”, inspirée de Béatrice)= 2 grands poètes italiens de la Renaissance.

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29 juin 2008 7 29 /06 /juin /2008 23:22

Poésie L'Olive, de Johachim Du Bellay

Poème Déjà la nuit en son parc

 

 

Intro:

 

C’est le 83ème sonnet du recueil l’Olive (1549) qui a été publié en même temps que Défense et Illustration de la langue française. Du Bellay reprend un thème de Pétrarque et Rinieri : le lever du soleil dont la beauté est comparée à celle de la femme aimée mais qui éclipse le soleil. Il célèbre le jour mais surtout la femme de ses désirs.

Plan:

I-La construction du poème

1)Versification

2)Composition

II-Evocation métaphorique

1)Fuite de la nuit

2)Arrivée de l’aube

III-Le visage de la femme

1)Description et apparition de la nymphe

2)Union d’une vision cosmique et d’un univers personnel

 

Dévelopement du plan:

 

I - La construction du poème

 

1) Versification

-14 décasyllabes. Rime classique : embrassées dans les quatrains + plates dans les tercets

 

    2) Composition

-chaque strophe a un thème. Ils sont bien construit avec une progression temporelle = lever du jour

-quatrain 1 : fuite de la nuit

-quatrain 2 : arrivée de l’aube

-tercet 1 : rupture avec « Quand d’occident ». Il met en scène l’apparition de la nymphe c.a.d de la femme.

-tercet 2 : jalousie de l’autre : rivalité entre la femme et l’aurore

-comparaison femme- nature. Comme dans la tradition grecque, tous les poèmes sont construits sur des métaphores.

 

II-Evocation métaphorique

 

1)Fuite de la nuit

-la nuit est assimilée à une bergère avec une métaphore filée

-la nuit rassemble les étoiles dispersées dans les pâturages du ciel : métaphore du troupeau

-sensation de mouvement avec l’enjambement entre le vers 1 et 2 et donne de l’ampleur à l’action. Emploi de l’imparfait pour une idée de durée.

-la nuit pousse le troupeau, chasse les chevaux et fuit le jour (cf : le char d’Apollon)

-cavernes profondes où disparaît le soleil. Pour les grecs, c’est sous la mer.

poésie de la Renaissance très liée à la mythologie grecque et latine.

-1er quatrain est une seul phrase. Les sonorités graves et douces avec les rimes en « rit » et en « ondes », ce sont des sonorités glissantes. IL joue sur l’obscurité et la lumière, étoile et caverne. La strophe annonce l’aube.

 

2)Arrivée de l’aube

-anaphore « déjà » marque l’arrivée de la lumière

-2ème quatrain représente un nouveau tableau avec de nouvelles couleurs : le rose et le blond. Le processus de durée est aussi présent avec l’imparfait.

-description de l’arrivée de la lumière à l’Est

-L’Autre est personnifiée comme la nuit et est comparée à une jeune fille (cf : mythologie grecque) aux tresses blondes et avec des bijoux qu’elle éparpille sur les près (= la rosée).

-Il y a une métaphore filée : une image dans tous les quatrains

-l’arrivée : un trésor pour la vie, la nature qui donne la vie est souligné par « enrichissait » : représente le matériel et l’esthétique.

-Les sonorités sont comme dans la 1ère strophe : allitérations en « l » et « r » (bruit de la grêle)

-le temps intermédiaire entre la nuit et l’aube est décrit

2 quatrains annoncent quelque chose (2ème se termine par« : »), c’est un tableau qui prépare l’arrivée de la femme.

 

III-Le visage de la femme

 

1)Description et apparition de la nymphe

-le poète observe le levé du jour. Dans le 2ème vers du 1er tercet : « je »

-apparition souligné par « quand » et par l’emploi du passé simple

-l’étoile vivante = la femme, elle affronte le jour et confronte sa lumière à celle de l’aube sans peur (car « riant »)

-elle vient de l’ouest  joue sur l’opposition est-ouest, un seule étoile= singulière.

dans le 1er tercet il y a une antithèse avec le 1er quatrain (reprise de l’histoire des étoiles). L’apparition est tellement miraculeuse que le poète doit la décrire pour y croire. Il parle au fleuve  personnification et apostrophe (registre lyrique) et apparition d’une nouvelle couleur : le vert. Tout cela montre que le poète est au bord de la Loire.

Coloration mythologique se poursuit avec les poètes de la Renaissance qui personnifie la nature comme les grecs. La sensation de bonheur et de joie, on sait que les poèmes sont dédiés à Olive (cf : femme que Du Bellay aime)

 

2)Union d’une vision cosmique et d’un univers personnel

-beauté de la femme concurrence la beauté de la nature et lui est égale. La femme est la « nouvelle Aurore ».

-il reconnaît la beauté de la femme par la lumière : occident aussi lumineux et intense que l’orient.

-adverbe « alors » montre la progression de la lumière comme avec « déjà »

-le poète est ancré dans son univers, sa région : l’Angevin »

-Répétition du « et » qui marque l’équivalence

-La femme est célébrée= déesse qui rivalise avec la lumière.

 

Conclusion:

Le sonnet à une unité car il décrit le lever du jour et l’apparition d’une femme au bord d’un fleuve. Par moment la nuit bascule dans le clair obscur, on finit avec la victoire de la lumière sur le monde. Originalité: personnification des phénomènes et donne une vision poétique. Dans la tradition mythologique, les éléments naturels sont traités à l’échelle de l’Homme et il y a une union entre les dieux, la nature et les humains. La femme est représentée sous les traits d’une nymphe. Ensemble du registre est lyrique qui montre la célébration de la beauté de la nature et de la femme. Les métaphores filées renforcent les sentiments de mystère et de joie.

Ronsard lui montre et compare la beauté de la femme et de la fleur, quant à Botticelli (peintre de la renaissance) il parle des saisons, des éléments naturels et de la femme.

 

 

 

Textes Complémentaires

France, mère des arts, de Du Bellay

 

Sonnet au registre pathétique et lyrique où Du Bellay implore la France qui l’a oubliée. En exil à Rome, il veut rentrer mais on lui refuse son retour. Le poème joue sur la personnification de la France qui est égale à la mère ; métaphore filée. Dénonciation de la cour pontifical = loup cruel et les écrivains restés en France = agneau. Préscience de la maladie et de la mort.

Le dernier vers du sonnet évoque le génie poétique qui montre le sentiment de ne pas être reconnu.

 

Heureux, qui comme Ulysse

 

Registre lyrique et élégiaque. Expression de la mélancolique, nostalgie avec la reprise de la figure d’Ulysse. Parallélisme entre l’aventure d’Ulysse et Du Bellay. Les 2 tercets mette en place la comparaison de Rome et de l’Anjou. Il y a la préférence de son pays natale à toutes les splendeurs de Rome.

 

 

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