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18 juin 2008 3 18 /06 /juin /2008 21:22
Pour mieux vous y retrouver, regardez la liste des textes.   


 

Marivaux L’île aux esclaves

Scène 10 : Le vrai dénouement


 

Intro:

 

Après avoir affronté le spectacle des esclaves jouant aux maîtres en mimant notamment l’échange amoureux et cherchant même à les séduire (scène 6 et 7). L’action bascule grâce au personnage d’Arlequin. Le valet découvre sa sensibilité face à Euphrosine (scène 8) puis à Iphicrate (scène 9) et enfin face à Cléanthis qu’il convainc de pardonner à Euphrosine (scène 10). La scène 10 met donc en scène la véritable dénouement à travers l’attitude d’Arlequin et le réquisitoire de Cléanthis en montrant son dernier enjeu d’ordre moral.

 

Plan:


 

I.La valeur dramatique de la scène

1.L’intérêt dramatique

2.La situation finale

II.Le réquisitoire de Cléanthis

1.Les oppositions

2.Les réfutations

3.Une leçon

III.La régénération morale

1.De la violence au pardon

2.Le triomphe de la sensibilité et de la raison

 

Dévelopement du Plan:

 

I.La valeur dramatique de la scène

 

Elle est intéressante sur le plan dramatique car elle est construite sur l’évolution de l’attitude des personnages.

 

1.L’intérêt dramatique

 

-La surprise de Cléanthis au début de la scène 10. (« Qu’est-ce que cela signifie… Expliquez-moi… »), sa dureté avec Euphrosine (« Je n’ai que faire de vous…gémir »), son refus d’abandonner leur vengeance (« Mais enfin notre projet ») laissent le spectateur en suspens, le fait douter jusqu’au bout de sa capacité à pardonner. Son réquisitoire est implacable (« Ah ! vraiment…), il montre son indignation.

-Arlequin : il est le meneur de jeu, il engage Cléanthis à pardonner (« repentez vous… », « allons ma mie… »). Il dégage une leçon morale (« Quand on se repend…bons »).

Inversée par l’épreuve, l’inégalité sociale ne se rétablit pas. La seule valeur digne est celle du cœur (revendiquée par Arlequin).

 

2.La situation finale

 

-La contrition (= repentance) d’Euphrosine (« ma chère…je l’avoue »). Sa réplique finale promet à Cléanthis une condition fraternelle (« ne parle plus de mon esclaves… Athènes »)

-Iphicrate reconnaît la valeur d’Arlequin (« Quel exemple pour nous…pénétré »)

-Cléanthis pardonne (« je veux bien oublier tout », « je vous rends la liberté », « je partirai avec vous »)

Le théâtre est un lieu d’utopie sentimentale, c’est le lieu du sacrifice des valets. Ils renoncent à leur pouvoir, il y a une progression dramatique rythmée par les conseils d’Arlequin.

 

II.Le réquisitoire de Cléanthis

 

Cléanthis souligne les schémas archaïques de la société, les valeurs dominantes de l’époque qui fondent la reconnaissance sociale sur la noblesse du rang et la fortune au détriment du mérite personnel. Les maîtres sont silencieux devant les reproches.

 

1.Les oppositions

 

Elle compare les maîtres et les valets (« voilà des maîtres… », « plus honnêtes qu’eux », « de pauvres gens que vous avez …qu’ils sont »). Elle montre la supériorité des valets sur les maîtres.

 

2.Les réfutations

 

Elle réfute les valeurs des « honnêtes gens »(ironie), des « glorieux », des vaniteux qui « ont pour mérite qu’ argent, dignités » (« noble riche, quel seigneur »). Ces affirmations sont sous forme de questions oratoires, rhétoriques qui amènent les véritables réponses : les vraies valeurs : « le cœur bon, la vertu, la raison ».

 

3.Une leçon

 

Il y a répétition de « il faut » (« Il faut … voilà »), elle montre le mérite de l’individu, sa générosité, sa compassion, sa rigueur morale.

Il y a un refus des préjugés de classe.

Mais aussi dénonciation de la distance effrayante entre les humbles et les aristocrates. (cf : comparaison du vers de terre et des grands seigneurs)

 

III.La régénération morale

 

La scène est marquée par la transformation progressive des personnages sur le plan moral.

 

1.De la violence au pardon

 

-Cléanthis (le début de son discours est ironique : véhémence (=force de conviction) du discours, violence des termes. Elle assène des vérités, apostrophe les maîtres (valeur générale) mais accepte de pardonner. (« il est vrai que je pleure… manque »)

-Iphicrate : il a peu de rôles mais encourage Euphrosine à prendre le bon chemin (« vous êtes contente »). Il l’incite à prendre pour elle l’exemple de Cléanthis donné par Arlequin (« vous m’en voyez pénétrez »).

-Euphrosine : c’est le personnage le plus négatif, la lucidité et le repentir est plus difficile chez la femme que chez l’homme. Elle est égoïste.

-Arlequin : c’est lui qui force les autres à s’exprimer. « à genoux devant son maître » est le jeu scènique qui incite Cléanthis à faire de même c’est l’occasion de se grandir (âme).

 

2.Le triomphe de la sensibilité et de la raison

 

« Quatre beaux repentirs qui vous feront pleurer ». Présence du champs lexical des pleurs ; des protestations d’amitié, des embrassements qui scellent les nouveaux accords (« le reconnais…Athènes »). Communion des êtres, chacun est rendu à lui même au delà de sa condition sociale. Ils accèdes à leurs vérités : les maîtres comme les esclaves sens et utilité des épreuves.

Les esclaves refusent de céder à la vengeance, ils expriment leur vérité profonde (« le charitable naturel »).

Situation fusionnelle finale qui est construite sur l’utopie.

 

Conclusion :

 

Cette scène de dénouement qui va être confirmé par Trivelin, elle peut nous sembler ambiguë et décevante. Marivaux a procédé à une critique sociale qui souligne les rapports d’injustice mais qui n’apporte pas de réponse politique claire : le dénouement coïncide avec une éclatante restauration des pouvoirs : les promesses et les larmes de joie ne suffisent pas à bousculer l’ordre établi. La pièce s’apparente à un avertissement moral : substituer l’arrogance des puissants un humanisme chrétien qui prend en compte la souffrance des domestiques. Marivaux veut civiliser les mœurs et non faire la révolution. Le renversement reste de domaine de l’utopie. Marivaux n’est pas révolutionnaire mais il veut humaniser les rapports sociaux et pas renverser les rôles. C’est un esprit réformiste.




Voir aussi: Exposition- Scène 6
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18 juin 2008 3 18 /06 /juin /2008 21:20
Pour mieux vous y retrouver, regardez la liste des textes.   



Marivaux L’île aux esclaves

Scène 6 : Le Coeur

[ Je suis d’avis… vous gâtez tous ]


Intro:

La scène 6 est le cœur de la pièce, elle ouvre la 2ème phase, elle met aussi en place des 4 héros. Arlequin et Cléanthis ont donc échangé d’identité avec Iphicrate et Euphrosine qui se résignent de mauvaise grâce à subir la tyrannie de leurs anciens valets qui profitent du renversement de la situation pour se venger. Ils se font donc un plaisir d’offrir à leurs maîtres le spectacle ridicule de l’une de ces scènes galantes auxquelles ils ont si souvent assisté. Marivaux met donc en scène une nouvelle fois du théâtre dans le théâtre. C’est une réflexion sur les condition d’exercice de la parole dans la société et dans le théâtre.


Plan:



I-La mise en abyme

1)Le jeu en abyme

2)La transformation en personnes acteur

II-L’analyse de la parodie

1)L’importance du champ lexical du dire

2)Une parole d’imitation

III-La critique sociale : leçon politique et morale

1)La place des serviteurs

2)L’image des maîtres


Dévelopement du Plan:



I-La mise en abyme


Pièce dans la pièce : les 2 valets font jouer une scène de marivaudage (déclaration d’amour).


1)Le jeu en abyme


Les 2 valets plantent le décor : sièges, mouvement, mise en scène.

-Délimitation de l’espace scénique : ils font reculer les spectateurs donc les maîtres.

-« Arlequin vite des sièges… ». Il a une seule réplique d’Iphicrate → tutoiement, noms, habits, armes ont changé mais pas le langage. Marivaux fait le choix de l’exécution = mise en scène. Il n’y a pas de didascalies, est-ce que cela montre de la docilité ? Il n’y a aucune infos.

Cléanthis « tenez, tenez, promenons-nous »

-L ’intrigue de la scène est donnée « vous ferez tomber l’entretien sur le penchant… ».

-La conduite de cette intrigue va être menée par Cléanthis, elle utilise les impératifs (« procédons noblement…n’épargnez ni »).

Arlequin ne donne que des ordres à la 3ème personne (« qu’on se retire… »)


2)La transformation en personnes acteur


-« nous sommes d’honnêtes gens » dit Cléanthis. Il n’est plus question de familiarité domestique. Cléanthis entérine la situation (elle fait vraiment comme si elle était vraiment Euphrosine).

-Arlequin entre dans la peau de son personnage de façon plus nette par la transformation du langage. Il appelle Cléanthis « Madame » et Iphicrate est Arlequin.

-Le champ lexical du jeu : les mines, les bouffonneries sont transmises à travers Arlequin qui est une cassure. Il joue mal : il s’applaudit lui-même, il est à la fois acteur et spectateur.

Cléanthis le reprend, il casse l’illusion (« oh vous riez, vous gâtez tout »). Son rôle lui plait, elle montre donc son énervement.

Arlequin et Cléanthis vont tendre un miroir aux maîtres qui sont témoins muets, ils vont user de l’arme des maîtres : la parole.


II-L’analyse de la parodie


1)L’importance du champ lexical du dire


« demander, confessé, parlons, conversation, disions, discours, ordonnance, conversant, entretien, compliments, dire, persuadez, mot, mot à lui dire, conseillez-lui, appeler, parlerez, parlez-lui, dite un mot, vantez, elle appelle »

On ne parle que de la parole, de son usage. Le parler des maîtres c’est rapporter ce qu’ils ont dit, devenir maître c’est parler, s’approprier les conditions d’exercices de la parole qu’on prête aux maîtres.

Ne parlent pas de façon vraie d’eux- même. A et C sont pervertis par leur nouvel état et par leur titre (« seigneur, Demoiselle, Madame).

Les 2 maîtres vont assister à la contrefaçon de leurs propres mœurs = humiliation.


2)Une parole d’imitation


-emploi du langage précieux (renvoie aux « Précieuses Ridicules » de Molière) : compliments, révérences, grâces, douceurs, plaisirs, tendre, galant, aimable, poliment, adroitement, noblement  des clichés qui vont jusqu’à la caricature et au comique de geste (jeux de visage et agenouillement). Arlequin fait un mauvais jeu de mot avec tendre.

-emploi du pluriel qui marquent les excès (« faire ses diligences », « écoutez les discours des galants »).

un monde d’artifice, sans sincérité. Les serviteurs sont à la fascinés et moqueurs

-un univers codifié, conventionnel. L’homme fait sa cours, la femme refuse ou du moins fait semblant. Elle a des grâces ; lui des flammes, des feux. Elle est fausse prude car elle cède vite. « Faut-il dire qu’on vous aime ».

Une fonction = une critique de la société.


III-La critique sociale : leçon politique et morale


1)La place des serviteurs

-Elle est montré dans 2 répliques (« garderons-nous nos gens ?… qu’ils s’éloignent seulement. »).

Selon les fantaisies des maîtres, les valets doivent agir. Être là sans être là. La parodie leur est destinée : elle est une leçon, elle a un but pédagogique. Elle est définie déjà par Trivelin.


« On espèrera que, vous étant reconnue, vous abjurerez un jour à toutes ces folies »

But : transformation des rapports sociaux.


2)L’image des maîtres


-ridicules et tyranniques : l’amour n’est qu’un jeu, avec ses règles, on en suit le schéma à la lettre. « je savais hier…cela est étrange ».

Les 2 serviteurs connaissent le code donc maîtres et serviteurs sont interchangeables. Arlequin calque les discours d’Iphicrate (scène 5). C. ceux d’Euphrosine (cavalier athénien scène 3).

La place social est un hasard on peut toujours la redistribuer.

Marivaux en fait affirme les principe d’égalité entre les êtres que seul le destin arbitraire peut changer, distribuer, hiérarchiser.

Les valets sont plus lucides sur la nature de ces rapports « plus sages ». Les 2 maîtres se découvrent eux-mêmes en les regardant (voir didascalies : « des gestes d’étonnements et de douleur ».


Conclusion :


Dans cette scène clé de la pièce, Marivaux met en lumière le sens de la parodie : redonner aux valets une place d’hommes capables d’émettre une critique, affirmer aussi l’égalité ontologique de chacun et le rôle du hasard dans la distribution des places dans la société. La Maître assiste à son propre rôle, il est spectateur de lui-même. On sent que pour les valets la scène est aussi un exutoire. Ils se défoulent pour pouvoir ensuite pardonner. La critique sociale est féroce  les spectateurs doivent se corriger eux-mêmes car « la comédie corrige les mœurs en riant » (devise des comédiens italiens).

la mise en scène a pour but d’extirper le mal, elle doit susciter un rétablissement moral.



Voir aussi:
Exposition- Scène 10
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18 juin 2008 3 18 /06 /juin /2008 21:18

L’île des esclaves, Marivaux

Scène 1: Exposition

 

[début du chap. … chaloupe]

 

Intro:

 

L’île des esclaves est une pièce en un acte (1725).

Elle montre le problème des rapports maîtres / serviteurs sous forme de fable (thème socio-philosophique). 2 des personnages de la liste sont présents sur le théâtre au lever de rideau. Ils sont identifiés : le valet par son nom « Arlequin » ; le maître par son statut social « patron ».Elle renvoie aussi à la comédie italienne (Commedia Dell’arte), c’est donc dans un registre comique que se joue la pièce. L’ouverture est une scène d’exposition vivante qui montre une révolte en action. C’est l’emblème des enjeux de la pièce dans son ensemble.

 

Plan:


 

I.Une scène d’exposition

1)Les lieux

2)Les personnages

3)Action

4)Le problème de la vraisemblance

II.La révolte en action

1)Le jeu du maître

2)L’échec d’Iphicrate

3)La révolte croissante d’Arlequin

III-Une scène emblématique, miroir de l’œuvre

1)Entre comique et pathétique

2)Les personnages symboles

 

Dévelopement du Plan:


 

I.Une scène d’exposition

 

Conforme à la tradition théâtrale, elle a pour objectif de présenter aux spectateurs les éléments nécessaires de compréhension des évènements. Elle répond toujours aux même question : où, quand,…

 

1)Les lieux

 

-didascalies renseignants sur l’espace de l’action (île, mer, rochers, arbres, maisons). C’est un décor dépouillé, un espace insulaire.

-L’île au 18ème siècle montre le exotisme, un univers sauvage, proche de la nature « cases » (Iphicrate).

Espace types des utopies = univers bouleversé avec des valeurs inversées par rapport à la société contemporaine.

Renversement des situations sociales entre les maîtres et les valets.

 

2)Les personnages

 

Arlequin / Iphicrate sont présentés pour mettre en évidence un rapport social. Le maître est « patron » et Arlequin un esclave qui accepte le rapport de sujétion. Mais cette soumission va disparaître → ce changement d’attitude est l'essence de l’action dans la pièce.

 

3)Action

 

Elle est déjà engagée lors du lever de rideau, c’est le moment du naufrage sur la grève. Iphicrate reconnaît l’île et ses dangers (à la différence d’Arlequin). Il y a un décalage entre eux, Arlequin croit que c’est une île déserte (maigre…). Arlequin ne comprend pas l’angoisse d’Iphicrate parce qu’il ne sait pas. La découverte de la vérité = porte ouvert à la révolte.

 

4)Le problème de la vraisemblance

 

Comment Iphicrate reconnaît-il l’île (a quels indices) ? Le lieu lui a été décrit en détail, c’est une des conventions du théâtres.

 

II.La révolte en action

 

Tous les intérêts reposent sur la représentation de la révolte d’Arlequin.

La mise en scène de l’acte de rébellion est une des originalités de Marivaux (d’habitude la révolte vient plus tard).

 

1)Le jeu du maître :

 

Iphicrate comprend que l’île est un espace hostile aux maîtres « île de esclaves », il a peur de la réaction d’Arlequin, il tente de dissimuler la vérité sur le lieux. Il propose la fuite comme une nécessité et veux retrouver les autres survivants (« je suis d’avis… »). Avec l’indifférence d’Arlequin → agitation d’Iphicrate qui a peur, il donne une explication et nomme l’île (« je suis perdu, je ne reverrai plus… »), il y a une sorte de terreur face à la mort, il ne connaît pas les mœurs insulaires dans leur évolution. Les impératifs montrent qu’il est déterminé à fuir (« Suis-moi », « ne néglige… »), le rythme de l’action est soutenu.

Le passage au pluriel (« perdons ») au « je » montre que le maître insiste sur les dangers et sur son destin personnel qui l’oppose au sort d’Arlequin (fin de la réplique). Marivaux insiste sur l’instinct de conservation.

Il y a une deuxième explication : il y est contraint à être plus clair. C’est un court récit qui est l’historique de l’île.

Iphicrate est hypocrite (« je crois que c’est ici »), Arlequin comprend la situation d’infériorité, il n’est pas dupe du « mon cher, nous… » d’Iphicrate.

 

2)L’échec d’Iphicrate

 

Il y a différentes réactions aux événements.

Arlequin ne dramatise pas la situation, il est dans une acceptation résignée de son sort (« Hélas…commodités ») conditions d’esclavage sont dur.

Il diffère l’obéissance, il ne cherche pas les survivants, il pense à boire (« cherchons… bouteille ») mais il montre l’opposition entre eux (« me », « j’ »). La bouteille est personnifiée. C’est la qu’es le comique, c’est le décalage entre le maître et l’esclave. Il force Iphicrate à avouer car il joue l’indifférence.

 

3)La révolte croissante d’Arlequin

 

Il perd le dessus quand il sait, il inverse les rapports de force, le « mais » indique la séparation.

On tue les uns, protège les autres. On voit une émergence de l’esclave comme un individu (« Moi »).

« A la bonheur »est une satisfaction, il tient sa revanche.

Le climat est ludique. L’ellipse montre le suspense sur le sort des esclaves

Les marques de la rébellion sont indiquées par les didascalies (boit, chante…)

Il siffle qui est un signe d’insolence, de transgression, il tourne les paroles du maîtres en dérision. « Plaindre » à une portée ironique.

Il démasque l’hypocrisie d’Iphicrate, il y a des railleries sur les paroles du maître, il se moque aussi de l’intonation → Iphicrate est ridicule.

Le refrain est une revanche éclatante, c’est le signe de l’insouciance absolue d’Arlequin. Climat de la Commedia Dell’arte.

 

III-Une scène emblématique, miroir de l’œuvre

 

Elle a un enjeux majeur dans la pièce, elle annonce tous les centres d’intérêts.

Il problématise le rapport entre les maîtres et les valets en dénonçant leur violence. Un « gourdin » se matérialise et montre la violence et la perte du pouvoir (la scène se termine sur une poursuite avec une épée.

La révolte d’Arlequin annonce celle de Cléanthis.

Il y a dénonciation des abus, de l’hypocrisie du langage d’Iphicrate

Absence de sincérité dans cette société et ses conventions. Iphicrate perd le langage du maître par la peur, au départ il n’y a pas de respect.

 

1)Entre comique et pathétique

 

Interférence des 2 registres. L’angoisse d’Iphicrate diffère de la nonchalance d’Arlequin, sa bonhomie qui crée un contraste → comique de situation.

Annonce aussi le renversement des rôles.

Mise à distance du pathétique par Arlequin, il ne veut pas de pitié.

 

2)Les personnages symboles

 

Arlequin part de la Commedia Dell’arte, il y a donc un climat ludique enjoué.

Iphicrate incarne la tragédie, il est le jouet du destin, répliques larmoyantes, appel à la pitié (scène 9).

Le maître et le valet sont le tragique et le comique. Il y a donc 2 façon de vivre la situation.

C’est un genre hybride, un nouveau théâtre qui dépasse les conventions classiques et mélange des genres.

 

Conclusion :

-Une scène qui répond aux critères des scènes d’exposition (mise en place d’une situation, d’un lieu, des personnages, d’une problématique).

-Une scène qui annonce une critique sociale, dénonce le rapport maître valet. L’hypocrisie, la violence dans ce rapport.

-une scène qui renouvelle le théâtre, genre nouveau entre pathétique, comique et tragique en dehors de la tradition théâtrale.

 

Voir aussi:Scène 6- Scène 10

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18 juin 2008 3 18 /06 /juin /2008 20:26
Pour mieux vous y retrouver, regardez la liste des textes.    


Le Rire de l'Ogre, de Pierre Péju.

Divers textes complémentaires




Le Rouge et le Noir, Stendhal (p.300)


Ce passage met en lumière la volonté de Stendhal qui a travers une histoire de passion amoureuse propose au lecteur une condamnation de la société bourgeoise du 19ème siècle et de ses valeurs. Julien Sorel n’ait pas condamné à mort parce qu’il a voulu se venger de Mme de Rénal en tirant sur elle mais parce qu’il a enfreint l’ordre social, moral voire politique en voulant s’élevé dans la société et accéder à un poste que les aristocrates et les bourgeois riches lui refusent.



L’éducation sentimentale, Flaubert (p.370)


Il décrit l’apparition de Mme Arnoux. C’est un roman réaliste du 18ème siècle. Flaubert reprend la notion de roman d’apprentissage puisque le héros Moreau est un jeune homme qui va découvrir les désillusions de l’amour et l’échec dans la réussite sociale. Flaubert crée déjà le type de l’antihéros au 19ème siècle. Ses rêves s’effondrent. Un personnage dont on ne valorise plus les qualités mais plutôt les défaillances, les défauts. Ex : Pour Frédérique une forme de passiveté, de lâcheté, d’infidélité, d’opportunisme. On retrouve ses antihéros chez tous les grands romanciers réalistes et naturalistes (Balzac, Zola, Maupassant, Daudet,..)

C’est une scène archétypale de la 1ère rencontre (=description d’un coup de foudre, l.4-5). « Ce fut comme une apparition » → dimension physique et spirituelle, presque mystique.

Flaubert utilise dans ce portrait la technique des peintres impressionnistes pour décrire la femme à travers les impressions, sensations, émotions que Frédérique éprouve. Il joue à la fois sur une extrême précision dans la description des caractères physiques et du vêtement de Mme Arnoux mais avec un point de vue interne qui permet de transcrire les états d’âme du personnage et de montrer les jeux de lumières, les couleurs, l’atmosphère particulière du moment. On retrouve dans les romans (B, Z…), l’utilisation de cette technique impressionnisme. Flaubert joue avec la vision romantique de la femme (Frédérique est encore dans l’illusion de la passion).


Manon Lescaut, Abbé Prévost (p.214)


La rencontre entre Manon Lescaut et le chevalier des Grieux est l’une des plus célèbres de la littérature avec celle de Stendhal (J. Sorel et Mme de Rénal).

1. Le roman est peut-être autobiographique imaginaire à la 1ère personne dont le narrateur est le héros. Il raconte l’histoire de la vie par retour en arrière (point de vue interne).

2. Manon Lescaut est une tragédie romanesque car c’est l’aventure de 2 héros qui ne peut que se terminer par la mort.

3. Les personnages sont confrontés aux valeurs sociales et morales du 18ème siècle. Ils enfreignent les interdits. Ils en subissent les conséquences.

4. Le roman est aussi psychologique car il est une peinture de l’amour passion.

5. Sa fin est édifiante puisque Manon se convertit au bien avant de mourir  vision religieuse.

6. Les personnages montrent l’évolution des mœurs du 18ème siècle déjà en quête d’une liberté individuelle.


L’étranger, Camus (p.479)


Il y a deux cycles dans l’œuvre de Camus :

1.l’homme révolté (l’étranger)

2. (la peste)

L’étranger aborde la question : Comment donner un sens à la vie en sachant que l’Homme est mortel ? Ce roman est une découverte de l’absurdité de la vie. L’homme a une singularité de penser à la mort, il doit être capable de répondre au défi de la vie grâce à des valeurs morales et l’exercice de la liberté = 2ème cycle « la peste » c’est un amour de l’autre, une nécessité de la solidarité = valeurs humanistes.

Le personnage de Meursault = étranger symbolise l’attitude de l’homme absurde, l’indifférence face à l’évènement de la vie, l’athéisme, l’acceptation de la mort présenter comme quelque chose d’irrémédiable et qui banalise tous les actes de la vie en leur ôtant tout les sens  le héros vit à travers les sensations du corps à travers les sentiments. Il introduit dans le roman (comme Sartre) un nouveau type de personnage dont la vision du monde est aux antipodes du héros traditionnel.

A travers Meursault et son roman Camus fait une critique de la société et de la justice qui n’est pas impartiale. Meursault n’est pas condamné pour son crime mais pour ne pas avoir pleuré à l’enterrement de sa mère. Le juge n’est pas honnête parce qu’il est chrétien et il veut que Meursault se convertisse et se confesse pour demander pardon. Le rôle de la presse est dénoncé et Camus montre comment les journalistes font toute une histoire, de la pub au procès → lourdeur de la sentence.



Le nouveau roman (p.528) :


La modification, Butor (p.530)


Butor est un romancier appartenant à la famille des nouveaux romanciers (mouvement littéraire dès 1950). Il veut rompre le roman réaliste et engagé, remettre en cause la narration traditionnelle en explorant un mouvement de conscience intérieur en privilégiant une description minutieuse de l’objet et répétition sur le même thème (situations banales). Il met l’accent aussi sur incommunicabilité entre les hommes (en cela il est proche du théâtre de l’absurde et des auteurs comme Ionesco et Beckett). Il privilégie l’enfermement, les lieux clos (ex : le train) et la fragmentation des souvenirs (travail sur la mémoire et les sensations).Ex : Marguerite Duras (« L’amant »), Nathalie Sarraute (« Enfance »). Les grands écrivains sont M. Duras et N. Sarraute, Claude Simon (avant dernier prix Nobel littéraire).

La modification est une description d’un voyage en train avec un point de vue interne mais le narrateur est mal identifiable. Toute la narration est à la 2nde personne et joue sur l’ambiguïté car on ne sait pas s’il s’adresse à lui-même ou à une autre personne ou au lecteur. L’originalité vient aussi de la description des états intérieurs/ physique. L’action se passe uniquement dans le train, Butor fait ressortir les états de la conscience qu’on verbalise forcément en général.




Voir aussi: Résumé de l'oeuvre- Incipit- La reine Bathilde- Dernière rencontre Paul/Clara


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18 juin 2008 3 18 /06 /juin /2008 20:23
Pour mieux vous y retrouver, regardez la liste des textes.    



Le rire de l'ogre, Pierre Péju

La dernière rencontre de Paul et Clara


(p.367 : « je comprends » à 369)



Intro:


C’est l’avant dernier chapitre = « trop tard », il donne la coloration à la scène. Après des années de distance et de silence, Paul retrouve Clara à Rhodes où on lui a commandé une sculpture pour commémorer la déportation puis l’extermination des juifs de l’île. Clara fait un reportage e réalise des photos de guerre au Moyen-Orient. Tout deux ont dépassé la cinquantaine et ils ont changé. Leurs retrouvailles sont amères, tendres e nostalgiques parce qu’ils dressent ensemble le constat d’une défaite qui va se concrétiser à Rhodes même.


Plan:

II.La modification sur le temps et l’histoire

1.La vision du temps

2.Le visage du Mal

3.La pensée de PP

I.Evolution des personnages

1.Un renversement

2.La communion du corps et de l’esprit



Dévelopement du Plan:


I.Evolution des personnages


1.Un renversement


Une transformation des personnages lors de cette dernière rencontre. Clara n’est plus la plus forte, ni la plus lucide, c’est Paul qui est apaisé et qui va la protéger car Paul sait la vérité du meurtre (l.4). Il la soutient (l.8-9). Il a l’impression que le passé est résolu, enterré. Ce désir de protection le fait passer sous silence ce qu’il est venu faire dans l’île (l.15-20). Ce silence est encore plus fort avec l’anaphore « je crains ». Il sent Clara fragile  ivresse (p.366 : « Clara trébuche… »). Il y a de l’abandon physique. Les deux personnages sont dans une sorte de renoncement (l.12-13).


2.La communion du corps et de l’esprit


Il y a une impression d’égalité dans cette rencontre (l.47-48). Tout se joue dans le silence (.32). Face à la détérioration du monument ni l’un ni l’autre ne s’élève pour dénoncer. Tout deux sont dans une forme de désenchantement, Paul ne continuera pas cette sculpture (l.39-42) Ils font le constat négatif de leur vie : l’art ne suffit pas à combattre le Mal. La sculpture et la photographie sont présentées non plus comme un art mais comme une occupation banale et sans effet sur la réalité. Ils recherchent toute la vérité mais ces recherches se closent sur un désenchantement → mis en évidence par l’énumération de phrases nominales (l.49-50). Paul généralise son expérience, il propose sa vision aux hommes à travers le colosse (homme = colosse avec pied d’argile). Grâce à une comparaison, il reconnaît la fragilité humaine et la vieillesse (l.64-65).

Il y a de l’ironie aux dépend de Paul et Clara. Leur combat n’a servi à rien.

L’homme n’a pas le choix, il subit le vieillissement, l’érosion des rêves. Il doit aller jusqu’au bout de la quête (de la vie, de la vérité). Il ya une sorte de transformation de la quête en professionnalisme (l.68-70).

Le bilan qu’ils font de leurs vies est teinté d’amertume (l.74-75). Cette amertume est montrée par une métaphore qui transpose le paysage avec le mal-être.

Le chapitre se clôt sur des questions oratoires. Pour leur dernière rencontre, il y a enfin une union amoureuse. Mais leur ultime séparation est inévitable. Paul définit le monde comme un vieux monde qui est impossible à changer.


II.La modification sur le temps et l’histoire


1.La vision du temps


Dès le début de la rencontre, le temps est comme suspendu sur leur rencontre ;. Il veut vivre l’instant présent (l.1-3) →Il les vit comme un bonheur intense. Le bonheur de la présence (il retrouve enfin Clara vivante (l.7-8)). La présence de tous les sens, il veut vivre l’instant avec tout son corps, bonheur physique (l.8-10). Il a des sensations qui naissent de la nature : courants d’air, jasmin, sable tiède (l.23-24, 60) → bonheur des sens. Ils entendent la mer. Paul croit un moment qu’il va vivre un très grand bonheur → illusions, on quitte le domaine charnel et sensuel pour revenir à la réalité et à l’esprit. La nature qui permet le bonheur, éclaire aussi le désastre de la statue (l.26). Ce choc s’exprime aussi par le corps (l.35-37). La rencontre commence avec des sensations du corps et se termine aussi par la sensation du corps qui se crispe → retour à la réalité. Paul fait le constat avec « je sais » qui revient en anaphore et qui annonce la séparation. Le « je sais » montre aussi que l’harmonie dans le monde est impossible et le renoncement de Paul (l.40).

« ne jamais » indique le négatif sur ce qu’il a dans le temps !


2.Le visage du Mal


La Mal est toujours là. Paul a un pressentiment car il craint que le moment soit gâché → gradation de l’inquiétude. Il retarde, prolonge l’instant des retrouvailles avant de montrer le monument (l.19-20). Il y a comme une sorte de préliminaire avant la découverte. L’Histoire est toujours présente, le nazisme est un monstre qui comme le phénix renait sans cesse (l.30). Il découvre que la violence et la Mal sont toujours présents. L’instant qui était bonheur pour Paul bascule et devient amer (l.43-44). L’éternité de l’instant est perdu (l.46). Les conséquences : silence et séparation (l.47) ne mettent pas en mot le désenchantement.


3.La pensée de PP


Il s’exprime à travers la parole de Paul (= porte parole de l’auteur). Le Mal résiste à tout, comparaison (l.51). Le devoir de mémoire ne suffit pas à empêcher le Mal. La paix est concrétisée par l’image de la statue (l.63). Il y a une accumulation d’adjectif et d’image autour de la nuit (=œil) : ténèbres du mal → hyperbole (l.44-45, 61). Ces images montrent que la possibilité de l’aube est impossible. L’aube est une sorte de renaissance donc pas de renaissance possible.

L’art ne permet pas d’oublier ou de renaître. Paul constate que la sculpture, la quête des formes, la beauté et la vérité n’amène pas la conversion des hommes. Le travail de Clara a aussi été une quête vaine (l.55-58).

Image de la poussière → toutes les quêtes civilisatrices de l’homme se termine poussière. Il est le symbole du colosse effondré (l.62).

Paul souligne que l’homme n’a pas le choix, il est obligé car il a une énergie vitale à poursuivre sa quête éternelle et un échec (l.52-54).


Conclusion :


Cet extrait permet la découverte de l’évolution des personnages qu’on a connu adolescent lors de leur 1ère rencontre et qui nt maintenant atteint la maturité. Ils peuvent donc faire un bilan des expériences de leurs vies mais aussi de leur relation. Cette fois c’est un constat assez pessimiste. Leur quête du bilan et de la vérité débouche en réalité sur l’idée de la permanence du Mal, celle d’une mémoire vaine et de la pratique d’un art qui ne répare rien. La dernière scène trouve son écho dans l’épilogue sous forme de conte et l’image de la faux qui n’en finit pas de s’abattre. Elle confirme aussi la constance de leur relation mais aussi son impossibilité  l’amour ne guérit rien.

On retrouve là la philosophie de PP : philosophie pessimiste d’un monde désenchanté où le temps est une forme de tristesse qui gagne, il n’y a pas de miracle. Mais pour l’homme il y a une unique possibilité d’une quête même si elle reste inaboutie. Les deux héros chacun à leur manière se sont battus pour vivre. On pense à la philosophie de Sartre dont PP se réclame (=philosophie de l’action humaniste, athée mais qui cherche la vie par de-là le désespoir).

« La vie comme par de là du désespoir » Albert Camus.

C’est en sachant que l’homme est mortel qu’il ne peut pas résoudre le mystère de la vie mais cela n’empêche pas l’action et la recherche.

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18 juin 2008 3 18 /06 /juin /2008 20:22
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Le rire de l'ogre, Pierre Pèju

La reine Bathilde





Intro:


A la moitié du roman, il s'agit du 1er chapitre de la seconde partie, un an aprés le voyage en Allemagne. Paul est dans un moment difficile. Son amie Clara, allemande, est à Paris, mais il a beaucoup de mal à retrouver avec elle une vrai complicité. D'autre part, son rapport l'oncle Édouard, le frère de sa mère qui les a recueillis à la mort de son père, est faite de malaise et de rancune et nous décrit un personnage trouble. Paul a donné rendez-vous à Clara au parc du Luxembourg, dans un etat de violence intérieure. Il lui demande de venir sans appareil photo. Le passage est centré sur un double récit où chacun des personnages va parler à l'autre du drame de sa vie,qui tourne autour de l'histoire du père. On connait déjà en partie cette histoire, grâce à la première partie, mais les personnages les découvrent en se faisant des confidences réciproques. Dans une première partie, nous étudierons le double récit puis la position et la réaction des personnages.



Plan:

I Le double récit

1)Le récit de Paul

2)Le récit de Clara

II-Psychologie des personnages et réaction de chacun.

1)Clara

2)Paul

3)Théme de départ


Dévelopement du Plan:

I Le double récit


1)Le récit de Paul


Paul choisit un lieu symbolique pour le rendez vous : le lieu de mort de son père où il revient souvent (titre du chapitre) au Luxembourg. Métaphore poussière de crime l 11. Récit violent et en même temps très distancé car Paul ne veut pas tomber dans l'émotion: utilisation de phrase nominale avec énumération de termes précis (flic ou légiste) l7 et 8

PP procède par le choc des images « trou rouge au coté gauche » ( référence à Rimbaud)

Paul se veut objectif: explication de meurtre de son père (il a réfléchi à la question et donne son avis). Récit rétrospectif: origine et vie du père, histoire de sa famille (imparfait) : famille de résistants possédant une imprimerie et publiant des journaux clandestins; drame de l'arrestation et de la déportation du grand père (Jules Marleau) puis du père ( Pierre) qui lui s'enfuit et sera plus tard décoré à la Libération.

Famille engagée à gauche : prend le parti des FLN (Algérie)

Le mystère est dans le silence de la mère et sous entendus de l'oncle. L'histoire glorieuse du pére n'est pas valorisée. On pressent un secret sur le meurtre du père.

Réaction de Clara: elle sent le mystère et veut l'élucider, trouver la clef lien entre l'histoire du pére et son meurtre. On pressent qu'elle va mener une enquête alors que Paul lui veut avant tout se protéger quitte a garder le secret.


2)Le récit de Clara

Il fait écho à celui de Paul. Elle crée immédiatement un parallèle entre son père et celui de Paul. Clara raconte la discussion qu'elle a eu avec son père avant de venir: raconte son histoire pendant la guerre en Ukraine et que le lecteur connait grace à la première partie. Récit par allusion, ellipse, fait au passé, qui revient sur l'histoire du père et de Morritz, enfant fusillés, enfants etranglés dans la forêt. Histoire du pére de façon décousue. Parle de personnage de Klara mais n'arrive pas à raconter clairement: mystère demeure. Drame de la vie de Clara se joue là. Histoire totalement mortifére. Parfum des roses qui empestent renvoit à la puanteur des faits évoqués.

Les 2 persos sont chacun une sorte de miroir pour l'autre ou il porte l'histoire de sa famille, l'une résistante, l'autre allemandes et liée au crime nazi. Volonté de faire la lumière sur cette partie de l'histoire.


II-Psychologie des personnages et réaction de chacun.

1)Clara:

Définie face au récit de Paul comme émue, captivée, silencieuse, celle qui écoute, aprés le récit elle demande des precisions et des explications. Elle pousse Paul à refuser l'enfouissement et commence la quête qu'elle ménera tout au long du roman. Persuadée que l'on peut éclairer le mal, le vaincre par la raison et la vérité. « Il y a une clef » attitude permanente chez Clara, renvoit à la vie d'adulte.


2)Paul :

Psychologie différente, qui essait de se protéger plutot dans le silence . Il ne fait aucune interruption ni commentaire lors du récit de Clara. Il écoute simplement. Et garde le parti pris de la distantiation.


3)Théme de départ:

parole du père: Clara obéit à l'injonction de son père (discour direct). Il veut qu'elle fasse ce que lui n'a pas pu faire. Analyser la réalité du monde, sa part de Mal, comprendre son sens. Clara ne va cesser de partir , nomade, incapable de rester, même avec l'amour de sa fille et de Kunz. Elle veut saisir le Mal. Ce qui explique son incapacité affective

Aprés le dialogue les deux personnages sont appaisés mais savent qu'ils vont se séparer, la nature autour d'eux renvoieà l'indifférance: chacun suivra son propre chemin.


Conclusion:



Passage clef car aprés le double récit, les deux persos vont partir chacun de leur coté: passage complexe construit sur deux point de vue internes: Paul et Clara qui racontent chacun l'histoire du père dont le drame va déterminé leur vie. Le passage met en lumière le noeud de leur relation: la figure du pére. Le lecteur s'interroge sur la suite: mystère du père à résoudre, pour Paul, moin poussé.Clara : complexe du père toujours vivant et qui porte une part de culpabilité, d'autant plus fort qu'elle l'aime. Pour Paul l'absence du père est un mystère qu'il n'a pas forcément besoin de forcer car père héroïque même si sa mort est ambiguë.

Passage eclaire le destins des deux personnages.

La suite confirme l'analyse: clara errera toute sa vie sans trouver la paix




Voir aussi: Résumé de l'oeuvre- Incipit- Dernière rencontre Paul/Clara- Textes complémentaires


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18 juin 2008 3 18 /06 /juin /2008 20:21
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Le rire de l'ogre, Pierre Pèju

Incipit



Intro:

Le roman est paru en 2005, écrit par Pierre Pèju, reconnu par de nombreux prix récent (prix fnac 2005). Il propose une traversée du 20ème siècle à travers une interrogation sur les grands événements historiques qui amène le romancier à méditer sur le mal et sur le rôle de l’art pour en témoigner où le combattre. Le roman est précédé d’un prologue, sous la forme d’un conte, qui éclaire sa vision du monde et de l’homme. Le début du roman étudié possède toutes les caractéristiques d’un incipit traditionnel. Dans une première partie, nous étudierons les circonstances de l’histoire, le cadre spatio-temporel, et dans une seconde, le personnage principal et son point de vue.



Plan:

I-Les circonstances de l’histoire, le cadre spatio-temporel

1)Les circonstances de l'histoire

2)Le Cadre

II-Le personnage et son point de vu

1)Un récit à la première personne

2)Le portrait du narrateur



Dévelopement du Plan:

I-Les circonstances de l’histoire, le cadre spatio-temporel

1)Les circonstances de l'histoire

Le texte débute sur l'évocation d'un voyage en Allemagne, au début des années 60. Il s'agit d'un voyage linguistique: « correspondant », baragouine en Allemand. Le but du voyage est de se perfectionner dans cette première langue étudiée au lycée. L'indication temporelle est importante car elle est liée à l'évocation de la guerre, encore proche. Le narrateur insiste sur son âge : «  à peine plus jeune que la paix » « cette guerre que je n'ai pas connue ». Cela nous indique que le thème de la guerre sera un des principaux du roman. La vision de l'Allemagne est liée à la lourdeur de son passé. Paul a une appréhension des habitants et des ses rapport avec eux ( l 45-46-47) L'auteur évoque « une fausse sérénité » et un « voile de non-dits ». On a donc un jugement moral du narrateur: « innocence apparente des choses ».

2)Le Cadre

L'histoire se passe à Kehlstein en Bavière. Cette petite bourgade est une image d'Épinal. On retrouve l'ordre, la propreté, la beauté (les fleurs) et la nature. Le narrateur insiste sur une image en particulier: le chemin forestier, une clairière et un lac. L'excursion au lac noir est le titre du passage, ce qui donne au lieu une grande importance. C'est un lieu initiatique où quelque chose en lui a changé (axe....). La description est inquiétante et mêle l'ombre et la lumière. C'est une façon d'alerter le lecteur en lui montrant que l'intrigue du roman prend ses racines ici. On remarque aussi que le lieu correspond au cadre du conte. Ce début de roman est basé sur un seul personnage: Paul.

II-Le personnage et son point de vu

1)Un récit à la première personne

Le point de vue est interne, le narrateur opère un retour en arrière dans son adolescence: « revenant à ce moment de ma jeunesse ». Alternance entre le passé du récit rétrospectif et le présent d'énonciation de l'adulte. Utilisation du présent de narration qui permet de vivre le passé dans une forme d'actualisation: « je suis un petit français qui séjourne en Allemagne ». L'auteur crée un pont entre l'âge adulte et l'adolescence, la guerre et la paix.

2)Le portrait du narrateur

On sait immédiatement que Paul est le personnage principal, un adolescent, 16 ans, qui fait un séjour linguistique en Allemagne chez un correspondant « qu'un professeur bienveillant l'avait aidé à rencontre ». Il appartient vraisemblablement à un milieu bourgeois (les voyages à l'étranger sont chers) . Il a un rapport très étroit avec sa mère, seule à lui écrire: « il vit seule avec sa mère ». Le narrateur dresse son portrait en opposant chacun des traits de son caractère à ceux de son correspondant. Thomas se caractérise par son mouvement (sport, flirt) alors que Paul est introvertis a un tempérament d'artiste. Énumération des verbes d'action pour Thomas alors que Paul se présente comme observateur et sensible le plus souvent plongé dans ses cahiers. Le narrateur dévoile son nom à la fin de l'incipit: Paul. Ce séjour fut le moment de quelque chose de déterminant dans sa vie d'adulte: «il est un des axes autour duquel tout ce qui m'est arrivé tourne lentement

Conclusion

Ce début de roman est un incipit classique, il en présente toute les caractéristiques. Il nous présente le cadre, l'époque et le personnage principal. Il lance l'intrigue : que c'est il passé à Kelsthein. En quoi cela a-t-il déterminé sa vie d'adulte. Il donne aussi les thèmes du roman:

- L’omniprésence de la guerre

-le symbole d'un lieu qui renvoie au conte

Le titre lui-même nous alerte. Le roman aura un fond historique. On devine aussi que le narrateur va développer une vision particulière du monde. Dans ce début de roman, on retrouve les thèmes traditionnels de Pierre Péju, hanté par l'idée du mal chez l'homme.

Ouverture sur : La petite chartreuse



 

Voir aussi: Résumé de l'oeuvre- La reine Bathilde- Dernière rencontre Paul/Clara- Textes complémentaires



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18 juin 2008 3 18 /06 /juin /2008 20:19
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Le rire de l’ogre, Pierre Péju

Intro: Résumé du roman




Pierre Péju/ Le rire de l'ogre:



  • Pierre Péju est passionné par le conte et la littérature romantique allemande. Il est germaniste et traducteur de certains textes allemands.

  • Le « Rire de l’Ogre » est paru en 2005 : c’est une traversée du XXème siècle pour donner un éclairage sur les conséquences de la seconde guerre mondiale et ses horreurs. L’ambition du roman est importante, il passe de l’été 1941 à 2037. Il permet de raconter l’histoire d’un siècle à travers le destin de Paul Marleau (narrateur et personnage principal).

  • Le roman s’ouvre sur le voyage en Allemagne de Paul adolescent (16ans) et se clôt sur la grande vieillesse, la solitude et la mort presque un siècle après.

  • Le livre débute par un prologue : conte à valeur symbolique. Il éclaire le roman et le thème principal : le Mal. L’épilogue reprend le conte pour en éclairer rétrospectivement l’histoire.

    L’apologue est là pour nous donner une morale. PP spécialiste du conte donne dans ses romans des cartes ou les romans sont « cartes modernes ».

  • Le conte est présent pour alerter sur les thèmes principaux du livre : le thème de la guerre est partout ainsi que la métamorphose des hommes pendant la guerre (Moritz, Lafontaine), les choix, les responsabilités, la contamination du Mal. Le thème de l’enfance : l’innocence face à l’ambiguïté de l’homme adulte. Dans la première partie massacre des innocents. Le thème de la psychologie humaine : le rapport de l’homme avec les démons intérieurs (Ogre) et le plaisir de l’homme pour le Mal. Le Mal a une part en chaque homme, « Qu’est-ce que l’homme » : inhumanité en lui.

  • Clara est présente à travers la jeune fille : elle traque le Mal pour comprendre→ sa propre destruction comme une vieille femme aux yeux vides dans le conte. Le thème du sens de la vie, coté absurde et dérisoire de la vie humaine se terminant par la solitude, la vieillesse et l’incommunicabilité.

    Le Rire de l’Ogre = rire amer et désespéré


Résumé du Roman :


  • Partie 1 : composé de 7 chapitre. Une structure complexe formée d’alternance entre le récit de Paul et les retours en arrière replongeant dans l’été 1941 (narrateur omniscient, 3ème personne) ; l’histoire de M. Lafontaine (médecin) et Moritz (lieutenant) pendant la guerre en Ukraine. Une partie dans une atmosphère loure montre que l’Allemagne (Clara) et la France (Paul) garde les conséquences de la seconde guerre mondiale. La vie des ados est contaminée par les horreurs des générations précédentes.

  • Chapitre 3 : « le malheur à retardement ». Le présent + la rencontre des 2 personnages principaux. Les 2 ados, Paul et Clara sont chacun traumatisé dans l’enfance par la seconde guerre mondiale :

    -Paul : son père était résistant mais a été assassiné à ses 12ans (conséquences de la résistance) mais ce n’est pas la clé de la mort.

-Clara : son père est médecin originaire de Kehlstein à participer à l’extermination des juifs en Ukraine. Il essaie de sauver les enfants en sélectionnant ceux qui allaient mourir tout de suite et les autres. Il sacrifie son interprète avec qui il était très proche : « Clara »→ culpabilité. Sa fille porte le fardeau de cela. Sa mère a subi les bombardements des villes allemandes, sa famille a été décimée, elle devient folle. M. Lafontaine (épouse cette femme pour se racheter. Elle ne s’occupe pas de sa fille : inconscience : Clara est élevée par son père, et elle est témoin de la naissance et de la mort : c’est une enfance particulière avec la sauvagerie, la prise de conscience très jeune de la douleur, le Mal, les maladies → elle ne peut pas développer une vie stable. La langue allemande = la langue du Mal. Clara se singularise, elle est attirée par Paul lui aussi singulier, elle l’initie, raconte l’histoire de Moritz (Ogre)

=> Thème des mains conservant la mémoire de leurs actes.

Pendant cet été, Paul perd son innocence avec son voyage initiatique car il est obligé de se confronter à ses peurs, aux malaises, à la violence et à la différence.

Chacun veut oublier les horreurs à travers l’art qui est un mode d’expression, de réparation :

Clara photographie et filme et Paul dessine. Ils reconnaissent leurs blessures mutuelles et tombent amoureux mais c’est un amour torturé et impossible. C’est la révélation du Mal.

  • => Les deux personnages principaux au destin tragique et subissent les conséquences de la guerre. PP pose le problème de la mémoire en Allemagne : comment vivre avec la culpabilité ? Il montre à travers Moritz et Lafontaine : le Mal complexe qui touche tous les hommes et renvoie à la responsabilité et la capacité d’être un homme (sacrifice et refus) pose le problème de l’individu face au collectif.

  • Partie 2 : construite sur des ellipses du printemps 1964 à Paris jusqu’en 2037 dans le Vercors. Cette période est ponctuée par de grands événements de 1950 à 2000 : guerre d’Algérie, 1968, les différents conflits du XXéme siècle, (Clara va sur tous les lieux conflits : Vietnam, Moyen-Orient).

    Période 1964-1968 : 3 chapitres puis 1972, 1982, 1987, 1989 et 2037. Il y a évocation de lieux divers : Paris, Lyon, Vercors, le Trièves, Allemagne, et les USA (Clara), les lieux de conflit, la Provence et Rhodes (dernière rencontre). Le roman se clôt dans le Vercors.

    Il y a de nombreux personnages et importants la mère de Paul et l’oncle Edouard (il recueille Paul après la mort de son père).

  • Partie II, Chapitre 1: histoire du père, personnalité de l’oncle (personne ambiguë). Kunz (prof de philo, grand rôle) a vécu le problème de la guerre et du Mal (en Algérie). Il a une relation amoureuse avec Clara.

    Chapitre mai 68 : les destins se précisent. Paul a la vocation artistique (révolte étudiante) rencontre Jeanne (personnage le plus lumineux du roman) et le personnage de Léon (concierge de l’hôtel) commence à dévoiler l’assassinat du père. Lui + Edouard=collabos. La fortune d’Edouard s’est bâtie sur les richesses des juifs. Période 1968, quelques difficultés entre Clara et Paul= jamais histoire d’Amour. Paul part dans le Vercors et effectue un changement de vie (chap 3 part 2). Il rencontre Philibert Dodds et a sa vocation pour la sculpture.

    Vercors symbolise la résistance et le père. Ce 1er voyage est important mais bref, il ne dure que quelques mois. Quand Paul revient à Paris, il s’installe avec Jeanne. Le chapitre 4 (part 2) démarre sur une ellipse 4 ans plus tard en 1972 la vie de Paul est transformée : il vit et est marié à Jeanne « sang d’eau ». Il pratique la sculpture qui est un mode d’expression de ses angoisses. I a un tournant affectif, artistique et professionnel  il entre dans l’âge adulte (éloignement de la mère). Il quitte Paris après que Clara le quitte après l’avortement. « Partons Jeanne » = un départ vers un vie nouvelle, fin de sa jeunesse.

  • Le chapitre 5 : « Fêlures » s’ouvre 10 ans plus tard en 1982. Paul est adulte, il a 35ans. Il est un sculpteur reconnu, artiste important de sa génération. Il exorcise son passé, ses angoisses, son voyage en Allemagne à travers la sculpture ; il chasse « les vieux démons » p.238. Un sculpture intitulée « le rire de l’ogre » est l’histoire de Moritz. C’est un art figuratif. PP décrit précisément l’art et la sculpture (rencontre avec Catherine Mamet).

    Paul s’installe dans le Trièves (=Terre de Giono), Dodds présente cette région (p.230-231) ; le mont aiguille est une source d’inspiration pour Paul.

Il a enfin une vie de famille plutôt tranquille, Jeanne le convertit au bonheur, ils ont deux enfants : Eugène et Camille, Jeanne est devenue sage-femme elle aide à donner la vie (symbole). A la fin du chapitre Paul a des nouvelles de Clara par le journal « Match » p.241. Elle est devenue photographe reconnu  ombre  elle photographie les hommes sur des champs de bataille  capter la terreur, l’horreur. Elle va couvrir toutes les guerres.

Paul rend visite à Kunz (p.252) lors d’une exposition pour prendre des nouvelles de Clara. Il découvre alors Arianne la fille de Kunz et Clara qui la retenu pendant un temps à Paris mais cette dernière la finalement laissé à Kunz. Il y a un retour sur la vie de Clara.

Contrairement à Paul, elle ne s’est jamais remise de son enfance et de la guerre.


  • Le chapitre 6 : « la renarde » est une ellipse en 1987. Paul est véritablement reconnu, son arrivée au sommet a mis 20ans. Il a aujourd’hui 40 ans et est en pleine crise car Clara revient dans sa vie. Il bascule dans le passé, Clara lui révèle la vérité sur la mort de son père, elle a fait une enquête auprès de Léon qui est un être vil, abject mais il n’a rien voulu savoir. Léon est une figure qui ressurgit du passé avec ses démons (discours extrême droite), Léon hait les juifs, les homosexuelles et est pour la déportation. Clara est la révélatrice et elle ne supporte pas qu’il occulte la vérité. Il y a alors une ellipse de quelques semaines qui amène à la confrontation avec Léon qui révèle à Paul la vérité sur la collaboration de son oncle Edouard (il était collabo et profitait des arrestations des juifs pour spolier leurs biens). Pour Paul c’est un drame son oncle qui a sauvé son père, l’évasion était une mise en scène. Son père qui avait alors une dette envers son oncle sauve celui-ci lors des arrestations et des jugements des collabos (p.273). Edouard fait ensuite assassiné son père par Léon.

    C’est un chapitre important car Edouard symbolise l’ambiguïté humaine : salaud/cœur + sentiments. Il montre la double face de l’homme. Blaise Pascal : « L’homme qui est à la fois un prodige […] en même temps un verre de terre, monstre, etc. » Paul est lui-même capable du pire : il massacre Léon et rend visite à son oncle avec la volonté de le tuer. La lumière est enfin faite sur son histoire. Pour guérir il a maintenant besoin de Jeanne et de ses enfants. Le chapitre se termine sur une ballade dans les bois comme la ballade en Allemagne.

  • Le chapitre 7 : « Trop tard » commence avec une ellipse de 11 ans, le récit continu donc en 1999. C’est la fin d’histoire entre Clara et Paul, il se retrouve à Rhodes. Chapitre bref pour faire une sculpture en mémoire des juifs de Rhodes (jamais terminée). Clara à 54 ans, elle a beaucoup changée et elle se détruit (son corps est atteint), lors de la rencontre elle est ivre. Il y a aussi un échec, le monument de Paul est brisé, sali. Les photographie de Clara ne change pas la face du monde l’art ne fait pas changer la réalité. Leur histoire se termine sur de l’amertume, un échec. Le roman est désespéré, pessimiste : sous les illusions de paix il y a toujours la violence et la reprise possible des horreurs. Le roman nous montre qu’il n’y a PAS DE LECONS DE L’HISTOIRE (et l’homme recommence sans cesse le Mal  voir conte de la fin)

    Le dernier chapitre « la dernière bataille » se passe pendant l’été 2037. C’est le désastre de la vie humaine. Paul est dans une extrême vieillesse. Il n’a plus aucune illusion, il est seul, vit dans la maison de Dodds et a vu mourir tous ceux qu’il aimait. Il y a des retours sur les morts de Jeanne (cancer), de Dodds (accident de voiture), de sa mère, de Clara (pendant une bataille), de Kunz (suicide après le départ de sa fille). Les enfants sont partis et ne voient plus leurs vieux parents. Les rapports parents/enfants : impossibilité de communiquer, séparation.

    Plus personne ne l’attend et envisage la mort mangé par des chiens.


Synthèse :

  • personnages : roman traditionnel. Registre principal : réaliste, les personnages sont nettement identifiés pas des noms donnés (avec des valeurs symboliques). Paul et Clara sont lié par leurs noms (consonance française). P. Marleau : personnage principal narrateur, point de vue interne sauf en Ukraine (point de vie omniscient, récit du père de Clara). PP raconte par l’intermédiaire des aventures individuelles le mouvement de toute une société à une époque donnée. Les personnages sont porteurs de l’histoire collective et de la conception humaniste de la psycho humaine (bien/Mal). La modernité a une part d’inconscient en eux, l’homme régit par des forces qui le dépassent. Ex : Clara porte l’histoire de son père t n’arrive pas à dépasser cette histoire  elle fuit sans arrêt. Paul a de fortes violences en lui contre Léon, Edouard, avec Clara mais pas Jeanne.

    Tous les personnages sont paradoxaux, aucun n’échappe au Mal sauf Jeanne.

-Les personnages secondaires : Kunz, Dodds, Edouard, Léon, la mère, la corres ont un rapport avec la guerre et la Mal. A travers Lafontaine et Kunz il y a des interrogations sur la culture : même très cultivé ils commentent des horreurs.

-vision du monde : PP travaille la documentation pour le passage sur l’Ukraine. Il n’est pas le seul à se pencher sur l’Europe de l’Est. « les bienveillantes » Johnattan Little et Patrick Desbois.





Voir aussi: Incipit- La reine Bathilde- Dernière rencontre Paul/Clara- Textes complémentaires




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18 juin 2008 3 18 /06 /juin /2008 17:50
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17 juin 2008 2 17 /06 /juin /2008 10:55
Pour mieux vous y retrouver, regardez la liste des textes.

Moderato Cantabile, 4° extrait:

 

Chap.8, Dénouemt.

 


Intro:

  • Voir Bio. M.D. + Contextualisat°+ Intros préc.

  • Intrig. de M.C. extrémemt sommaire: bouleversés par crime pss°, un homme & une femme, témoins sc., se retrouve pdt qq. Jr ds café du meurtre. Ensemble, essayent de comprendre, & très vite, s'expr. des sentimts amour. sourdissants entre eux 2. Mais roman amour impossible, ds la lignée de tant d'autres (Denis de Rougemt.)(Tristan & Iseult, Roméo & juliette, La Princesse de Clèvre). Chap. 7 : véritable conc° roman (tt ville aprend «liaison»). L'attente aux abords propriété Desbaresdes, puis départ-renoncemt C.: signes précurseurs échec, q. chap. 8 va finaliser.


Question possibles:


Quelle conclus° ce passage apporte-t-il au roman de M.D. ?

Roman se dév. De rencontres en rencontres. Ds chacune, mêmes clichés. Rôle dénouemt: terminer hist. & délivrer message. (Candide). Ici, ultime renontre. Intéressant de voir cadre, observer si on retrouve même élémts. S'intéressera au cadre, mise en sc., ce qui se cache derière cette hist. .

Quel échos du titre peut-on retrouver?

I-On retrouve ce qu'on a ds tt les rencontres, ambiance début.

II-La séparat° n'est pas brutale, se fait «modérée & chantant».


Plan:

I-Cadre de la dernière rencontre Annes/Chauvin.

1)Rouge.

2)???.

3)Heure de la rencontre.

4)Sons.

II-Mise en scène séparat°

ou La séparat°, une célébrité tragiq., ds la sollenité de l'adieu.
1)Dialogues.
2)Agissemts des persos.

Dévelopement du Plan:


  • I-Cadre de la dernière rencontre Annes/Chauvin.
     

  • C’est ds ce chap. final que s’éclaire le mieux lacompo° musicale du roman, fait de l’accord d’un certain nb de motifs récurrents.

     

    [Selon la q° : univers infernal du roman symbolisé ds ce passage par  choix stylistiq. : répétit°, Leitmotiv, fréquent ds N. Roman]

     

    1)….

    L.6 (« couchant »), accentuée (« plus fauve »).  L.30 : confirmat° (« Le couchant fut étincelant »).

    «Fauve» : évoq. p e déjà cruauté, car ici, rouge= pass°, mais pass° qui va mourir, comme ds scène du café. Rouge brille pr la dernière fois («dernier feux»).

    D’ailleurs, ds dernières lignes du roman, A.D. se retrouve «face» à cette lumière rouge, symboliquemt, on comprend qu’elle va devoir affronter de face cette pass° avortée, pr le reste de sa vie.

    Rouge fait aussi allus° au sang crime passionnel qui hantait le roman.

               

     

    Manque un passage

     

    Annes & Chauvin ont un comportemt similaire au mythe caverne (Platon).

     

    3)…

     

    Depuis début, rencontres= fin de journée. Ici, idem, coucher de soleil. Leur histoire est dc achevée avt avoir commencé.

     

    4)…

     

    Sirène :

    Accompagne amants depuis 1ère rencontre. Tjs présente mais + intense L.1 («énorme») & 10-11 («fut cette fois interminable») : ils la ressentent ainsi.

    Fait office d’alarme, 2 hyperb. accentuent danger. P e aussi échos plainte d’A.

     

    Quotidien :

    Rappel : foule ouvriers. L.24 («une rumeur arrivait»), 25 («paisible & gaie»), 32(«conver° diverses»).

    Vie paisible ville provinciale, trivialité bruits quotidiens = tonalité dram. dernière rencontre.

    Habitude reprend dessus, idem sirème,L.12 («comme les autres soirs»)

     

    àCes Leitmotiv recréent cadre habituel, avc cependt quelques nuances, semblant suggérer drame, avt son apparit°.

     

    II)…

     

    1)…

    Prd peu de place.

     

    Annes :

    L.13,37,40 : rép° «j’ai peur» : exp° minimaliste, imprécise.

    Exp° condensée : insiste portée message + intonat° va crescendo : verbes introducteurs L.13(«murmura»), 37(«dit») & 40 («cria»), pr se terminer en douleur physiq., L.43 («se plia jusqu’à toucher la table» : manifestat° corporelle.

     

    Chauvin :

    Antidialogue : discontinuité échanges.

    Contenu pauvre : sous-conversat°. Silences= le + tragiq. Prise de parole très vague : L.16  «je ne peux pas» : on attend le C.C. Plusieurs possibilités imaginables : «aller + loin ds l’histoire», «Faire ce qu’il y  a à faire pr reproduire le shéma initial : vs tuez».

    Incapable d’agir. L.15 : tt le paradoxe de cet amour : qu’on sent possible («la rechercha, la recherchant»), & irréalisable («y renonça cependt»).

    Duras utilise ici un de «ses» procédés : P.passé + P. présent:(insiste sur effort, profondeur recherche).

    L.46 («on va dc s’en tenir là où ns en sommes») : portée de le sous-conversat° : rien n’a été formellemt dit, & pourtant C. arrive à une conclus°. Rupture apparaît p e L.47 («Ca doit arriver parfois») : «Ca» imprécis, sans doute renoncemt, mais n’est pas nommé, comme leur amour ds tt l’œuvre. «Parfois» : ref. à d’autres échéances, des histoires d’amour déjà arrivées.

     

    2)…

     

    Rituel d’adieux tragiq. :

    Rite sacrificiel : se sacrifient eux même en rompant leur amour. Plusieurs  gestes symboliq. :

    *L.32 : Consomat° vin  évoq. l’euchochristie (??)

    * Imposit° mains qui a eu lieu un instant avat (pages 117.118 «il posa», «elle retira»), «rite mortuaire») : Rite rapellé ici. Le ft avc leurs mains mais ne le réaliserons pas, craignent la mort.

    *L.19-20 : Baiser sans sensibilité, froid, sans désir.

    àDs roman, contacts physiq. rares & glacés. Selon Dumas, fantsme & imaginaire bcp + forts q. réalité, svt décevante

    [Chap.3 : «Vs aviez une robe noire très décolletée, «elle ajusta sa veste». Puis, évocat° chambre pr dénudation progressive. Tt est pensées.

    L.23 («ce fut fait») : sentimt devoir, rite accompli (rappel. Scène première du café). Symbole tragiq : chœur. Ici, les clients : réf. trag. antiq. : dramatiq.

    [Début théâtre : fête Dinysos, puis ‘étennd : autres dieu, puis uniquemt pr l’art. Chœur : rôle d’acteurs, commente act° centrrale+ Coryphée, chanteur, insite].

    Patronne :s’est fait juge juque là, devient compatissante devant leur détresse.

    On peut voir en elle une déesse de la fatalité, qui tricote pendt le roman son fils rouge, sauf à la dernière scène où elle le range définitivemt ( 2 p. avt). Le fils de la Parque est coupé, réf. Mytologiq. & tragiq.

     

    Superposit° roman A./ C. & métaroman du début (crime) :

    Allus° scène initiale pr ns permettre cette relat° : L.5 («le couchan t se vautra»)/ début roman («se vautrait») :. Passage marquée par morbidit(«mains froides», «rite mortuaire»).. Baiser frois, sans sensualité : même baiser première scène.

    Patronne les assiste comme ds leurs derniers moments («avc une sollicitude dernière»), proximité.(«près d’eux).

    Evoq. scène sacrifice, comlme rapas bourgeois : ici, les hommes st sacrifiés. Cependt, vis° dégradée, moderato Cantabile scène initiale : pas de pass° réelle, même mort n’est qu’un simulacre, histoire resta innaccomplie. Image très nég. Que ns donne Duras. (Denis de Rougemont).

    A., sans en être consciente, a voulu vivre une histoire d’amour, un succédané de mort. Selon Duras, l’amour e paut véritablemt aboutir, car elle considère q. :

        «Aucun amour au monde de peut tenir lieu de l’Amour».

        «Tt amour vécu est une dégradat° de l’amour».

    Amour intelectuel, fantasmé, bcp + intense que amour vécu. C’est p e ce refus de la décept° inévitable qui expliq. Le renoncemt final.

     

    Bilan :

    Ce texte donne à voir comment, ds Moderato Cantabile, la nouveauté de l’écriture va de pair avc un renouvellemt de la thématique romanesq. TT ds cette œuvre va à l’inverse des topos litt. Rom. IPas d’intrig. Trad., persos miment histoire supposée, se séparent sans q. rien n’est lieu, sinon cette vertigineuse mise en abîme verbale de leur propre désir. Roman de la non communicat0 é de la sous-conversat°, comme le témoigne 1er extrait.



  • La présentation va être améliorée sous peu^^



Voir aussi: Biographie de M. Duras-Contextualisation de M.C. (élémts pour l' entretien & l' intro)- La leçon de piano- La scène du crime- 2° rencontre Annes/Chauvin- Le dîner bourgeois
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